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Professeur décapité : que sait-on des onze personnes en garde à vue ?

Quatre membres de la famille du terroriste et plusieurs proches sont actuellement en garde à vue. Le parent d'élève à l'origine des vidéos demandant une mobilisation contre l'enseignant a également été interpellé.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers à proximité du collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 17 octobre 2020. (MARIE MAGNIN / HANS LUCAS / AFP)

La police tente de retracer le fil des événements après la décapitation, vendredi 16 octobre, de Samuel Paty, un professeur d'histoire-géo du collège du Bois d'Aulne, situé à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). L'auteur des faits, Abdoullakh Anzorov, a été abattu par la police peu de temps après avoir commis cet assassinat. Mais onze personnes sont toujours en garde à vue dimanche. 

Quatre personnes de la famille de l'agresseur

Quatre membres de "l'entourage familial direct de l'auteur des faits" ont été placés en garde à vue dès vendredi soir, a indiqué lors de sa conférence de presse le procureur général du Parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard. Selon l'AFP, il s'agit des parents, du grand-père et du petit frère de l'assaillant. Ils ont été interpellés à Evreux (Eure), dans le quartier de la Madeleine dont est originaire Abdoullakh Anzorov. Dans le quartier, ces personnes n'avaient pas mauvaise réputation. "Il n'y avait aucun souci avec cette famille", confie un élu local à l'AFP.

Le parent d'élève à l'origine des vidéos

Le père de l'élève qui a appelé à la mobilisation contre Samuel Paty a, lui, été interpellé à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Après un cours d'éducation civique où le professeur avait montré des caricatures de Charlie Hebdo à ses élèves, ce père de famille avait sonné la révolte dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Il avait également diffusé le nom du professeur et l'adresse du collège. Il avait enfin porté plainte contre Samuel Paty pour "diffusion d'images pornographiques". Le professeur avait porté plainte en retour pour "diffamation". 

Si certains parents d'élèves ont protesté avant de se calmer après avoir rencontré des membres du personnel du collège, ce père de famille a persisté. "Il a refusé de rencontrer la communauté éducative, a détaillé Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Il a continué à poster des vidéos, dont on pense qu'elles ont conduit, inspiré l'auteur de l'acte." Jean-François Ricard a précisé par ailleurs que ce père de famille avait une demi-sœur, partie en 2014 rejoindre l'organisation Etat islamique en Syrie et qui fait l'objet d'un mandat de recherche. Le procureur antiterroriste n'a en revanche fait aucun lien entre ce père de famille, son entourage et le meurtrier.

Une personnalité de l'islam radical, fichée S

Abdelhakim Sefrioui, figure de l'islam radical et fiché S, a également été placé en garde à vue, en compagnie de son épouse. Ce militant islamiste, actif en France depuis le milieu des années 2000, avait accompagné au collège le parent d'élève à l'origine des vidéos pour se plaindre du professeur. Les autorités lui reprochent d'avoir attisé les tensions. Il est ainsi intervenu dans une vidéo, en se présentant comme "membre du Conseil des imams de France", où il déclare qu'"Emmanuel Macron a attisé la haine contre les musulmans" et que l'enseignant "est un voyou"

Abdelhakim Sefrioui est une vieille connaissance de l'antiterrorisme français. Depuis une quinzaine d'années, il est dans les radars, remarqué pour ses "prêches" antisémites à la sortie des mosquées qu'il juge "infidèles" car trop complaisantes à son goût avec l'Etat d'Israël. Il appelle aussi depuis des années à des actions violentes contre "l'islam de France". Il a aussi fait partie du bureau de campagne de Dieudonné en 2006, lorsque celui-ci envisageait une candidature à l'élection présidentielle. "Cet homme incarne la haine, il n'incarne pas un islam de lumière, de respect", estime sur franceinfo l'imam de la mosquée de Drancy, Hassen Chalghoumi.

Des personnes ayant été en contact avec le tueur, qui se sont présentées à la police

Deux personnes ayant été en contact avec le tueur se sont présentées spontanément au commissariat d'Evreux vendredi soir. Elles "ont indiqué avoir été en contact avec l'auteur peu avant les faits", a précisé le procureur Jean-François Ricard. Elles ont été en conséquence placées en garde à vue.

Deux autres personnes

Une dixième personne a été placée en garde à vue samedi soir. Les autorités n'ont pas précisé pour l'instant son lien avec l'affaire. Une onzième personne, un ami du terroriste, a été interpellée à Evreux et placée en garde à vue dimanche matin.

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