Terrorisme : la menace est "élevée et constante", selon une note de la police nationale
En réaction à des menaces proférées par une organisation proche d'Al-Qaida, le directeur général de la police nationale appelle à renforcer les mesures de protection, notamment près des lieux de culte.
Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, s'inquiète du risque d'une nouvelle attaque terroriste, quelques jours après l'assassinat du professeur de collège, Samuel Paty. "La France est la cible d'une menace terroriste élevée et constante", écrit-il dans une note adressée dimanche 25 octobre aux directions et services centraux, et que franceinfo s'est procurée.
Cette menace a été "réitérée" dimanche par un communiqué de l'agence Thabat, l'organe de presse proche du groupe terroriste Al-Qaïda, indique le DGPN. L'organisation lance un appel "explicite à commettre des actions visant notre pays dans le cadre du jihad individuel", précise une seconde note, émise par le ministère de l'Intérieur, à destination notamment des préfets.
Renforcement des mesures de vigilance
Dans son communiqué, l'agence Thabat justifie cet appel en réaction "à l'actualité nationale liée aux caricatures du prophète, au journal Charlie Hebdo, à la question du port du voile, aux opérations de police menées dans les mosquées et à l’opération militaire au Mali", explique le ministère de l'Intérieur. La place Beauvau met en garde contre plusieurs modes opératoires "comme les attaques à l’aide d’une arme blanche ou l'utilisation d'une voiture bélier contre la foule, de façon solitaire ou en constituant des groupes".
Dans ces conditions,"il convient de renforcer les mesures de vigilance", estime le directeur général de la police nationale, "pour sécuriser les rassemblements de personnes, notamment à l'occasion des célébrations religieuses chrétiennes de la Toussaint". Frédéric Veaux demande également le renforcement des dispositions de sécurité pour "les associations et lieux de culte musulmans dont les représentants ont publiquement condamné les attentats terroristes", et notamment l'assassinat de Samuel Paty.
Signaler les messages haineux sur internet
Le ministère de l'Intérieur souligne par ailleurs l'attention particulière qui doit être portée "aux messages diffusés sur les réseaux sociaux" contenant "des appels à la haine" ou faisant "l'apologie du terrorisme". Les préfets sont invités à signaler directement ces propos au procureur de la République "si les faits relèvent à l’évidence d’une qualification pénale".
Lorsque ces messages "ne constituent pas de façon évidente une infraction pénale", le ministère de l'Intérieur indique qu'ils doivent être saisis sur Pharos, la plateforme de signalement des contenus haineux et dangereux sur internet "qui peut a minima (...) agir auprès des opérateurs et hébergeurs afin de faire retirer certaines publications".
La plateforme, dont le gouvernement souhaite renforcer les moyens, avait reçu courant juillet, un premier signalement du compte Twitter de l'assaillant de Samuel Paty. Mais le compte n'avait pas été suspendu, car il n'y avait pas d'alerte majeure sur un passage à l'acte, a appris franceinfo auprès d'une source proche de l'enquête. Deux autres signalements, l'un fin juillet, l'autre en octobre, avaient été effectués selon nos informations.
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