Cet article date de plus de quatre ans.

Vidéo Enseignant assassiné : Éric Dupond Moretti dénonce aussi "une forme de fatwa" contre Samuel Paty

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo
Radio France

Le ministre de la Justice pose la question "de savoir comment on aurait pu judiciariser plus tôt". Tout tourne autour de la liberté d'expression. Il faut trouver un "juste équilibre" pour ne pas la censurer.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a dénoncé mardi 20 octobre au micro de France Inter "une forme de fatwa" à l'encontre de Samuel Paty, professeur assassiné par un terroriste islamiste vendredi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). L'enseignant avait été victime d'une vindicte organisée sur les réseaux sociaux après avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, ce qui a pu inciter l'assassin à s'en prendre à lui.

>> Professeur assassiné : suivez les évolutions de l'enquête dans notre direct

"Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a là une forme de fatwa, c’est le mot qu’a utilisé Gérald Darmanin, mais on le sait a posteriori. Et toute la difficulté, c’est de savoir comment on aurait pu judiciariser plus tôt, explique le garde des Sceaux. Et j’y travaille. Mais je ne peux pas venir ici avec des mesures et des propositions qui n’ont pas encore été complètement finalisées". 

Il y a un juste équilibre à trouver entre ce qu’on devrait faire, parfois, dans la révolte, et ce que l’on peut faire sous l’empire et sous l’égide du droit. 

Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice

à France Inter

"Il y a déjà des magistrats qui sont dédiés" à la lutte contre la haine sur les réseaux sociaux, a rappelé Éric Dupond-Moretti, "la question qui est posée est celle de leur nombre. Bien sûr, c'est une des pistes. Nous y réfléchissons".

Concernant la question de l'anonymat sur les réseaux sociaux, le ministre s'est dit "totalement contre" à titre personne. "Mais ce que je pense à titre personnel n’a que peu d’intérêt : il y a aussi la protection d’une liberté d’expression, notamment consacrée, voire ultra-consacrée, par la Cour européenne des droits de l’homme", a-t-il rappelé. "On peut aussi envisager que l’on ait cette possibilité de s’exprimer anonymement, parce que l’anonymat ça n’est pas forcément significatif de haine : on peut exprimer dans l’anonymat des choses parce qu’on a pas envie de se dévoiler, des choses intelligentes et qui ne tomberaient pas sous le coup de la loi". "Nous avons tous, évidemment, une émotion légitime, mais l'exploitation de cette émotion à des fins politiciennes, ça me dégoûte", a ajouté le ministre de la Justice.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.