France : 84 détenus condamnés pour terrorisme sont sortis de prison depuis le début de l'année, selon le ministère de l'Intérieur
Un total de 84 condamnés pour terrorisme sont sortis de prison depuis le début de l’année, et deux autres doivent sortir de prison d'ici la fin de l'année, ce qui portera le total à 86 pour l’année 2023, a indiqué dans la soirée lundi 4 décembre le ministère de l'Intérieur à franceinfo. Ils seront 36 détenus condamnés pour terrorisme à sortir de prison en 2024 puis 34 en 2025, selon la même source.
À chaque fois qu'un détenu condamné pour terrorisme sort de prison, il fait l'objet d'un suivi très serré, assure le ministère de l'Intérieur. Chacun d'eux est évalué sur un tableau, avec un niveau allant de 1 (très dangereux) à 3 (peu dangereux). En fonction de ce classement, un service de renseignement spécifique leur est attribué. Pour les plus dangereux, c'est la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui est chargée de les surveiller.
C'était d'ailleurs le cas de l'assaillant de l'attaque près de la tour Eiffel qui a eu lieu dans la soirée samedi 2 décembre. Il était suivi par les renseignements depuis sa sortie de détention en 2020. D'après le ministère de l'Intérieur, il faisait partie d'une catégorie compliquée à analyser, ceux des individus considérés comme "ambivalents" : ni complètement repentis mais pas non plus parmi les plus violents.
La DGSI a recruté deux psychiatres
Par ailleurs, lors des sorties de prison de ces détenus condamnés pour terrorisme, de nombreuses mesures de contrôle administratif et de surveillance (Micas) sont prises. 80 % de ces Micas sont prises au moment où la personne sort de détention et près de 95 % de ces sortants sont ciblés par des mesures administratives.
Depuis juillet 2018, 351 mesures d'éloignement ont été prises et exécutées sur des condamnés pour terrorisme sortant de prison. Par ailleurs, d'après le ministère de l'Intérieur, 20 % des personnes suivies pour radicalisations en France souffrent de problèmes psychiatriques. Récemment, deux psychiatres ont été recrutés par la DGSI, pour aider à analyser les profils les plus complexes.
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