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"L'hiver dure 90 jours" : les poignants poèmes de Claire Audhuy à son ami Bartek tué dans l'attentat de Strasbourg

Dans le mois et demi qui a suivi la perte de son ami, Claire Audhuy a écrit des petits poèmes de cinq lignes rassemblés dans un livre qu'elle a lu en public à Strasbourg.

Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La couverture du livre "L'hiver dure 90 jours" (Mediapop Editions)

Le 11 décembre 2018, un terroriste semait la mort dans les rues de Strasbourg. Sa première victime s'appelait Barto Pedro Orent-Niedzielski alias Bartek. Son amie la dramaturge et metteuse en scène Claire Audhuy lui dédie un livre, L'hiver dure 90 jours, qui rassemble de courts poèmes écrits dans l'urgence de l'inconcevalble entre le 11 décembre et le 31 janvier 2019. Accompagnée du musicien Baris Ayhan, Claire Audhuy a fait une lecture publique très émouvante de son ouvrage le 12 novembre à Strasbourg.

Lecture publique de "L'hiver dure 90 jours"
Lecture publique de "L'hiver dure 90 jours" Lecture publique de "L'hiver dure 90 jours"

"Dimanche soir ta maman nous dit

que c'est fini

On pleure

Elle nous demande de rire,

ce soir"

Les mots sont simples, les phrases courtes comme écrites dans l'urgence de narrer l'indicible. Claire Audhuy a choisi de raconter la perte de Bartek, cet ami si proche un sombre soir de décembre 2018 sous la forme d'épigrammes, des petits poèmes de cinq lignes.

Il me semblait qu'il fallait de la douceur pour parler de tout ça malgré la violence et la terreur de l'événement... Je ne voulais pas ajouter de la violence à la violence. Il n'y a pas de haine, pas de rancœur, pas de vengeance. Il y a juste de l'amour et de la douceur

Claire Audhuy

Pourtant la perte a été violente. Ce soir de décembre 2018, Bartek sort d'une boulangerie quand il croise Chérif Chekatt qui l'atteint d'une balle en pleine tête. Bartek le musicien, Bartek l'artiste, impliqué dans la vie associative de Strasbourg décédera le 16 décembre.

Prendre le temps de se retourner

L'hiver dure 90 jours est un moyen de rappeler à quel point le temps passe vite après un tel drame. A quel point la vie a très vite repris le dessus. Strasbourg n'a pas eu le temps de reprendre son souffle.

On a voulu tout de suite reprendre la vie, reprendre les marchés de Noël... A quel moment juste on se pose pour penser à tout ça tous ensemble ? C'est important de prendre le temps de nous retourner pour mieux aller de l'avant.

Claire Audhuy

"Et un jour alors

je sortirai de l'automne,

de l'hiver

Et alors

Ce sera enfin le printemps".

Claire Audhuy : L'hiver dure 90 jours chez Mediapop éditions.

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