Strasbourg : quatre questions sur la perquisition menée au domicile du suspect avant l'attentat
Une perquisition a été opérée au matin de la fusillade, mardi, au domicile du tireur présumé, pour des faits de droit commun. Absent de son domicile, l'homme n'a pas pu être interpellé, mais des armes ont été saisies et des personnes arrêtées.
Les enquêteurs auraient-ils pu interpeller Chérif C., le tireur présumé de l'attentat de Strasbourg, avant son passage à l'acte ? Une perquisition a été menée au domicile strasbourgeois du suspect, mardi 11 décembre au matin, plusieurs heures avant la fusillade. Mais ce dernier n'a pas pu être arrêté lors de cette opération. Le soir même, ses coups de feu ont causé la mort d'au moins trois personnes, dont une personne en état de mort cérébrale.
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Pourquoi une perquisition a-t-elle eu lieu ?
Une "opération" a été organisée mardi matin pour "procéder à [l']interpellation", à son domicile, de Chérif C, un homme de 29 ans fiché "S" et ayant déjà été emprisonné pour des faits de droit commun, a confirmé mercredi Laurent Nuñez, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur. Cette opération est intervenue sur commission rogatoire du parquet de Strasbourg, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "tentative d'assassinat, violences aggravées et association de malfaiteurs", a indiqué le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, mercredi. Selon nos informations, cette information judiciaire a été ouverte à la suite d'un braquage à domicile survenu en août 2018 et ayant fait un blessé grave.
Qui était en charge de l'opération ?
La perquisition a été réalisée par les gendarmes de la brigade de recherche de Strasbourg, a appris France 3 Grand Est de source policière. Mais puisque le suspect était également fiché "S" pour radicalisation, l'opération s'est faite en lien avec la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) et le renseignement territorial.
Qu'ont trouvé les gendarmes sur place ?
Les gendarmes ont saisi "une grenade défensive", "une arme 22 Long rifle chargée et plusieurs munitions", ainsi que "quatre couteaux, dont deux de chasse" a précisé Rémy Heitz. Par ailleurs, cinq personnes ont été interpellées sur place, a indiqué Laurent Nuñez sur France Inter. Mais celles-ci l'ont été en lien avec l'affaire de braquage pour laquelle Chérif C. était recherché. Leur interpellation n'a donc "rien à voir avec l'action [la fusillade] qu'il a menée ensuite".
Pourquoi le suspect n'a-t-il pas été interpellé ?
L'homme était un "objectif" de la DGSI lors de cette perquisition, a confirmé au Monde une source proche du dossier. Mais il n'était pas présent sur place et n'a donc pas pu être interpellé. Ce qui fait dire à un ancien haut cadre des services de renseignement, interrogé par franceinfo, que "le dispositif a été sous-évalué et précipité". "Il y a sans doute eu un petit problème de coordination entre les services (...). Il aurait fallu voir s'il était vraiment chez lui avant d'intervenir. Dans la nature, ces mecs-là sont des bombes ambulantes", déplore cette source.
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