Toulouse : deux tués par balles en deux jours

Vendredi soir vers 20h30, dans un quartier sensible de Toulouse, un homme de 24 ans a été abattu par deux personnes casquées circulant sur un deux roues. Connu des services de police pour des faits de violences aggravées, trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, il a froidement été tué de huit balles dans un salon de thé et chicha de Bagatelle, une cité du quartier du Mirail.

Pour les policiers chargés de l’enquête, "on est clairement sur une piste de règlement de comptes ", 24h après la mort d’un autre homme. Jeudi soir, un Toulousain de 29 ans, récemment incarcéré pour tentative de meurtre, avait en effet été criblé de balles de kalachnikov à Beauzelle, dans la banlieue nord-ouest de Toulouse. Une quinzaine de douilles avaient été retrouvées.

"Radicalisation" à la marseillaise

Le procureur de la République de la ville, Michel Valet pense “qu'il peut y avoir des liens " entre les deux affaires, et craint une “radicalisation ” à la marseillaise. "Si on prend la série d'événements que nous venons d'évoquer, nous n'avons rien à envier à Marseille. Je pense que la situation est en effet très grave ", a-t-il expliqué samedi matin lors d'un point-presse.

Il s'agit de la quatrième mort brutale depuis décembre à Toulouse dans d'apparentes exécutions faisant penser à une guerre entre bandes rivales. "En moins de neuf mois, nous avons eu quatre assassinats et deux tentatives avec des modes opératoires relativement similaires. La question des liens entre ces différents faits se pose ", a ajouté Michel Valet, se disant "très préoccupé ".

Un lien avec le quartier des Izards

Les victimes avaient toutes deux un lien avec le quartier des Izards, souvent décrit comme une plaque tournante du trafic de drogue toulousain. Ce même quartier a été le théâtre de deux assassinats aux allures d'exécution, en décembre 2013 à la kalachnikov puis le 21 janvier. Un homme avait alors été criblé d'une quinzaine de balles.

Pour "arrêter l'engrenage ", le procureur a lancé un appel à témoins, appelant à mettre fin à la "dérive " dans une ville jusqu'alors peu habituée à un tel enchaînement de meurtres. En la matière, Toulouse reste toutefois loin de Marseille où une quinzaine de règlements de comptes mortels ont été perpétrés depuis début janvier.