Toulouse : pourquoi la police s'intéresse au grand frère Abdelkader Merah
Mis à jour à 11:49 avec la libération de la mère de Mohamed Merah
Abdelkader Merah, 29 anset sa compagne sont en garde à vue depuis maintenant trois jours, sa mère a été libérée ce vendredi à 21h40 selon les enquêteurs. Ils ont été interpellés avant même l'assaut mené contre l'appartement de Mohamed Merah, dans le quartier de la Côte pavée. La mère du tueur devrait être libérée ce samedi. Mais le couple doit être transféré lui à la Sous-direction antiterroriste (la Sdat) de Levallois-Perret pour y terminer leur garde à vue. Celle-ci peut durer jusqu'à 96 heures, c'est-à-dire demain dimanche à l'aube, puisqu'elle se tient dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Pour les enquêteurs, Mohamed Merah n'a vraisemblablement pas agi en tant que membre d'un réseau. Il a mené ses tueries seul sur son scooter. Mais peut-être a-t-il été influencé, voire assisté techniquement et/ou financièrement ? Et pourquoi pas par ce grand frère qui, avant ces derniers jours, était bien plus connu que Mohamed, pour faire partie de la mouvance salafiste toulousaine. D'ailleurs, son nom était apparu, selon Le Parisien , dans le cadre d'une affaire de filière de recrutement et d'acheminement de jihadistes en Irak, surnommée l'affaire du "groupe de Toulouse". Leur mère elle-même a épousé le père d'un des membres du groupe condamné dans cette affaire en 2009.
Mohamed Merah aurait financé son arsenal "avec des casses"
Si les enquêteurs poursuivent désormais une telle piste, c'est qu'ils se demandent encore comment le jeune homme de 23 ans, supposé vivre de l'aide de l'État, à hauteur du RSA environ, a pu se constituer un tel arsenal, se procurer des voitures et se loger. Le coordinateur national du renseignement, Ange Mancini, sur BFM-TV ce matin, évoqué la somme de 20.000 euros pour l'achat des seules armes. Mohamed Merah, lors de ses discussions avec le Raid, affirmait qu'il avait tout financé avec "des casses, des cambriolages ". Il a aussi prétendu que ni sa mère, ni son frère, ne savaient quoi que ce soit de ses projets.
Le travail consiste donc maintenant à "retrouver l'origine de chaque arme et l'existence de ces braquages ", confie à l'AFP une source policière. Il s'agit aussi de mieux cerner la personnalité d'Abdelkader. Contrairement à certaines informations, aucun explosif n'a été retrouvé dans sa voiture, selon nos sources. Et la perquisition de sa maison n'aurait non plus rien donné. En revanche, on apprend de source policière ce matin qu'il était présent au moment du vol du scooter qui a servi aux tueries de Toulouse et Montauban. Selon cette même source citée par l'AFP, il se serait dit "fier" des actes de son petit frère.
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