Transferts douteux du PSG : le foot business à la barre
Tout commence avec une confession. Le 6 mars 2003 un ancien joueur du PSG, Francis Llacer, est placé en garde à vue à la brigade financière de la PJ de Versailles pour une histoire de dettes. L’ex-défenseur dénonce l’existence de compléments de salaires. Les enquêteurs sont lancés. Aujourd’hui la liste de leurs soupçons est établie. D’abord des fausses conventions présumées en marge d’une vingtaine de transferts qui garantissaient des rémunérations occultes et défiscalisées aux joueurs et leurs agents. Leur montant s’élèverait à 9 millions d’euros. D’autre part des faux "contrats d’images" entre Nike et les joueurs, auraient permis au club d’économiser charges sociales et impôts, et aux joueurs de frauder le fisc.
Le plus gros transfert de l’histoire du club parisien. Juillet 2000, le PSG recrute Nicolas Anelka. Les agents des joueurs ont expliqué le mode d’emploi. Pour des raisons fiscales leur commission était surévaluée, en particulier pour les joueurs venant de l’étranger. L’agent devait ensuite rétrocéder une partie de sa commission au joueur lui-même sur un numéro de compte à l’étranger. L’ancien responsable financier du club, Pierre Frelot, a dévoilé aux enquêteurs les dessous du transfert d’Anelka. Coût total : 37,2 millions d’euros… dont une indemnité surévaluée de 3,8 millions d’euros. Soit la commission des frères et agents d’Anelka et une partie des futures rémunérations du joueur.
La justice française est l'une des rares en Europe à se pencher sur le "football-business" et ses pratiques, comme avec les procès en 2006 et 2007 du dossier des comptes de l'Olympique de Marseille qui ont valu la prison à l'ex-entraineur Rolland Courbis. Un palier est franchi avec la mise en cause du club parisien qui, même si les résultats font défaut ces dernières années, est un des plus riches du pays et bénéficie de supporters prestigieux, comme le président Nicolas Sarkozy que l'on voit fréquemment dans les tribunes. Les prévenus encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, 225 000 euros d’amende pour les personnes morales. Et pour ceux qui s'interrogent sur l'absence de renvoi des joueurs devant la justice, l'ordonnance précise que "leur responsabilité pénale ne peut être engagée"...
Caroline Caldier avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.