Cet article date de plus de treize ans.

Trois policiers franciliens se suicident en deux heures

Trois policiers de la région parisienne se sont suicidés ce jeudi matin. Deux d'entre eux sont morts et le troisième est en état de mort cérébrale. Cette série noire s'est produite en deux heures seulement. Un "hasard", selon un syndicat de police, et les raisons de ces gestes désespérés restent non élucidées. Mais renvoient au malaise qui règne dans la police, surtout en Ile-de-France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

La police parisienne est sous le choc. Trois fonctionnaires affectés en Ile-de-France se sont suicidés ce matin, et ce, en moins de deux heures. deux d'entre eux sont décédés, et le troisième est en état de mort cérébrale, selon des sources policières.

Vers 8h, un gardien de la paix de la police judiciaire du Val-de-Marne a utilisé son arme de service pour se suicider “dans une voiture banalisée” dans le XIXème arrondissement de Paris. C'est lui qui se trouve en état de mort cérébrale. Une heure plus tard, un autre fonctionnaire, affecté à la Direction de l'ordre public (DOPC), a également fait usage de son arme de service. Il a mortellement blessé son épouse avant de retourner l'arme contre lui. Vers 10h, c'est un troisième gardien de la paix de région parisienne qui s'est pendu chez lui.

Cette “série noire”, concentrée sur si peu de temps, relève du “hasard”, souligne un syndicat de police. Démêler les raisons de tels gestes reste extrêmement complexe, et un seul facteur ne suffit sans doute pas à les expliquer. La préfecture de police a souligné que ces suicides sont liés “à des difficultés d'ordre conjugal et privé”. Mais elle a assuré prendre “toute la mesure du problème”, et exprime son “émotion”. Une réunion d'urgence a eu lieu cet après-midi et un soutien psychologique a été mis en place pour les familles ou les policiers qui le souhaitent.

Selon une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui s'est penché sur la situation en 2008, le risque de suicide dans la police est de 36% supérieur à celui du reste de la population. Chaque année, entre 40 et 50 policiers passent à l'acte, le plus souvent avec leur arme de service. Mais le sujet reste tabou dans l'institution, qui fait valoir que des études montrent que les suicides directement liés aux conditions de travail sont rares.

Pourtant, début juillet, une policière varoise qui a mis fin à ses jours a laissé une lettre incriminant le contexte général dans la police et évoquant une “mutation-sanction”. Plusieurs initiatives se sont penchées sur les suicides ou le problème des armes de service, sans jamais parvenir à l'enrayer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.