Un enseignant d'Aubervilliers agressé au cutter par un homme se réclamant de l'Etat islamique
Le professeur des écoles, actuellement hospitalisé à l'hôpital Lariboisière à Paris, est hors de danger.
Un enseignant de l'école maternelle Jean-Perrin à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a été victime d'une agression au cutter, lundi 14 décembre, par un homme ganté et cagoulé se réclamant de l'Etat islamique. L'agresseur a pris la fuite.
Le professeur des écoles, seul dans la pièce, préparait sa salle de classe au moment où l'individu a fait irruption vers 7h10, l'attaquant au flanc et à la gorge. L'agresseur, en tenue de peintre, ganté et cagoulé, chaussures militaires de type rangers aux pieds, serait arrivé sans armes et se serait saisi d'un objet coupant de type cutter qui se trouvait dans la pièce, selon des sources policières.
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"C'est Daech, c'est un avertissement"
L'homme a lancé : "C'est Daech, c'est un avertissement", selon le parquet de Bobigny. Cet échange très bref a été rapporté par un témoin travaillant à l'intérieur de l'école, selon une source policière. L'enseignant a été évacué à l'hôpital Lariboisière, à Paris, mais son pronostic vital n'est pas engagé.
La section antiterroriste du parquet de Paris et celle de la Brigade criminelle ont été chargées de l'enquête, ouverte pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. L'agresseur a pris la fuite vraisemblablement à pied, selon une source policière. Un dispositif de recherche est déployé.
Cette agression survient un mois après les attentats, revendiqués par l'organisation Etat islamique, qui ont fait le 13 novembre 130 morts et au moins 350 blessés à Paris, les pires jamais commis en France.
La sécurité des écoles renforcée
Depuis la mi-novembre, la sécurité des écoles a été renforcée : interdiction de s'attrouper et, pour l'Ile-de-France, de se garer devant un établissement scolaire, renforcement des patrouilles aux abords des établissements, remise à jour des plans particuliers de mise en sécurité...
Les enseignants se disent toutefois très inquiets depuis l'appel du groupe Etat islamique à attaquer les écoles publiques françaises, lancé fin novembre. "Beaucoup d'instituteurs nous ont appelés, en disant craindre pour leur sécurité, confie Isabelle Guigon, secrétaire départementale du syndicat d'enseignants Unsa, contactée par francetv info. Il va falloir que les équipes pédagogiques voient comment renforcer la sécurité dans les écoles, après cette attaque."
Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l'EI, Dar al-Islam, s'en prenait violemment aux fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité" et qui sont "en guerre ouverte contre la famille musulmane".
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