Seine-Saint-Denis : ce que l'on sait du braquage meurtrier de Saint-Ouen
Un policier a été touché par un tir, lundi, alors qu'il poursuivait les braqueurs présumés d'un entrepôt de bijoux de Saint-Ouen. L'un des malfaiteurs est mort. Il était en cavale après s'être radicalisé en prison.
Un mort et un blessé grave. C'est le bilan du braquage d'une bijouterie, lundi 5 octobre, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). L'un des malfaiteurs est mort à l'hôpital après avoir été blessé lors d'un échange de tirs avec des policiers. Un agent de police a été grièvement blessé par balle à la tête. Francetv info revient sur les circonstances de ce drame.
Que s'est-il passé ?
Vers 9 heures, deux malfaiteurs ont braqué un entrepôt de livraison de bijoux. "Un homme est entré en courant avec un pistolet", raconte Francesco Santamaria, l'un des directeurs du site. "Il a pris un premier collègue à partie, puis un deuxième dans le sas" où étaient entreposés les bijoux destinés à des supermarchés.
L'attaque ne dure pas plus de cinq minutes. Les deux hommes prennent ensuite la fuite à bord d'un véhicule utilitaire blanc. Ils sont alors poursuivis par des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Saint-Denis. "S'ensuit un peu plus tard un échange de coups de feu à l'Ile-Saint-Denis avec les policiers pour une raison encore inconnue", relate une source policière.
Le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, a évoqué lors d'un point-presse "un échange de coups de feu nourri", précisant que "plus d'une dizaine de douilles ont été retrouvées sur place".
"L'un des deux braqueurs s'est rendu tandis que l'autre a fait feu à l'arme automatique sur la police", a relaté le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Il a touché un policier à la tête.
Comment se porte le policier ?
Selon une source policière, il est "dans un état désespéré". Le "policier de 36 ans, père de famille, est actuellement hospitalisé avec un pronostic vital engagé", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Qui sont les braqueurs ?
Celui qui s'est rendu est né en 1991. Il est "très connu des services de police, notamment pour des vols à main armée et des violences volontaires", selon une source policière.
Le braqueur mort était en cavale depuis son évasion, en mai, de la prison de Réau (Seine-et-Marne). Il s'était radicalisé lors de sa détention, ont indiqué des sources proches du dossier. "L'homme de 24 ans a fait l'objet de deux fiches de recherche émises par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à la demande de la police judiciaire en charge de l'enquête sur sa non-réintégration à la prison où il était détenu", a expliqué l'une de ces sources. "Au cours de l'enquête sur son évasion, les enquêteurs ont constaté qu'il s'était radicalisé en prison", a-t-elle ajouté.
Il faisait l'objet d'une fiche "S" (pour "sûreté d'Etat"), utilisée pour répertorier les personnes présentant un risque pour la sécurité nationale.
Comment réagit le gouvernement ?
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu au commissariat de Saint-Denis après la fusillade, a promis "de donner des moyens" humains et matériels aux policiers du département. "Il y a eu trop de moyens rabotés dans la police et la gendarmerie au cours des dernières années. Trop de postes ont été supprimés, trop de moyens ont été comptés", a-t-il déclaré.
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