Vers un procès en révision pour Marc Machin
La commission de révision reconnaît la valeur des "éléments nouveaux et inconnus de la cour d’assises lors du procès" . Le dossier de Marc Machin sera donc transmis à la Cour de cassation siégeant en "Cour de révision", qui devra dire s’il y a lieu d’annuler la condamnation, et de tenir un nouveau procès d’assises.
En 2001, Marc Machin, 19 ans à l’époque, avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’une femme, Marie-Agnès Bedot, au pont de Neuilly à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Condamné sur la foi d’un témoignage indirect, de rapprochements, et d’aveux partiels. Son casier judiciaire, portant la trace de précédentes condamnations pour des délits sexuels, avait également pesé lourd.
Mais depuis, en mars 2008, un autre homme s’est accusé spontanément du meurtre. David Sagno, dont l’empreinte génétique a été retrouvée sur un ongle de la victime, avoue également un second meurtre, toujours au pont de Neuilly.
Nouvelle agression sexuelle
Six mois plus tard, en octobre, Marc Machin est remis en liberté, au terme de plus de six années de détention. Et il est devenu un emblème de l’erreur judiciaire et des dysfonctionnements prêtés à l’appareil français, jugé parfois trop prompt à condamner sans preuves formelles. Après avoir sorti un livre ("Seul contre tous") et critiqué à maintes reprises dans les médias la procédure qui l’a visé, Marc Machin a été rattrapé par la justice dans une autre affaire, le viol d’une jeune canadienne le 5 juin dernier à Paris. Il a avoué et a été mis en examen.
En attendant de répondre devant la justice de cette agression sexuelle, Marc Machin se bat pour obtenir sa réhabilitation dans l’affaire Marie-Agnès Bedot. Une telle procédure de révision d’une condamnation criminelle définitive n’a débouché sur un nouveau procès que six fois dans l’histoire judiciaire française. La Cour de révision rendra sa décision d’ici à plusieurs mois.
Gilles Halais, avec agences
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