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Vidéo Violences à l’internat de Riaumont : en 2001, le suicide de Romain, 13 ans, avait alerté la justice

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Envoyé spécial. Violences à l’internat de Riaumont : еn 2001, le suicide dе Romain, 13 ans, avait alerté la justice
Envoyé spécial. Violences à l’internat de Riaumont : еn 2001, le suicide dе Romain, 13 ans, avait alerté la justice Envoyé spécial. Violences à l’internat de Riaumont : еn 2001, le suicide dе Romain, 13 ans, avait alerté la justice
Article rédigé par France 2
France Télévisions

L'internat religieux de Riaumont, dont six prêtres sont mis en examen pour violences sur mineurs, avait fait la une de l'actualité en 2001, avec le suicide d'un de ses jeunes pensionnaires. Les proches de Romain témoignent dans cet extrait d'"Envoyé spécial".

Le village d'enfants de Riaumont, dans le Pas-de-Calais, se trouve actuellement dans le viseur de la justice, après des accusations de violences sur mineurs. Dès 2016, les "méthodes d'éducation de type militaire" de cet établissement religieux étaient pointées par un rapport officiel. En 2001, un drame l'avait déjà placé au cœur de l'actualité.

Romain, 13 ans, était en échec scolaire. C'est sa mère, séparée du père de l'enfant, qui l'avait placé à Riaumont. Elle refuse de s'exprimer, mais son oncle et sa tante ont accepté de témoigner pour "Envoyé spécial". Au départ, le garçon était enthousiasmé par le "côté scoutisme" de l'établissement. "Il est parti la fleur au fusil, vraiment", se souvient sa tante. Mais Romain aurait vite déchanté.

"On ne me traite pas comme on doit traiter un enfant. J'ai besoin d'être protégé", leur aurait-il confié quelques mois plus tard. Le couple alerte alors le procureur de Béthune. A sa demande, ils notent ensuite scrupuleusement tout ce dont Romain leur fait part. Les paroles qu'ils ont recueillies forment un récit édifiant.

Des punitions "d'une grande violence"

"Ambiance militaire", "pain avec du vert dessus", "goûters périmés"... les mots de Romain dessinent des conditions de vie peu enviables. D'autres phrases racontent des punitions "d'une grande violence", selon les termes de sa tante : "Quand on mange salement, on reçoit des coups de fourchette" ; "Une autre fois, on a dû sentir et laver les slips sales des autres, on nous a mis le nez dedans parce qu'on s'était mis de la boue en glissant pour jouer".

Un an après son arrivée au pensionnat, Romain a mis fin à ses jours. L'enquête sur la responsabilité de l'établissement s'est conclue par un non-lieu. Mais pour son oncle et sa tante, l'établissement a joué un rôle déterminant dans son passage à l'acte. "On a eu de la colère, dit celle-ci, parce qu'on a découvert que dans notre pays, au siècle où l'on se trouvait, il pouvait exister en toute impunité des établissements qui avaient de telles pratiques."

Extrait de "Violences à l'internat", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 14 novembre 2019.

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