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Villepin "victime de l'acharnement de Sarkozy" dans la presse étrangère

Après l'acquittement de Dominique de Villepin au procès Clearstream, la presse étrangère évoque un retour de l'ex-Premier ministre sur la scène politique. Et ce, malgré la décision du procureur de faire appel.
Article rédigé par franceinfo
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Le jugement du procès Clearstream a été très suivi, également en dehors des frontières françaises. Et le procès en appel qui se tiendra d'ici l'année prochaine n'y fait rien : les journaux étrangers restent sur la victoire que la relaxe a procuré à Dominique de Villepin sur Nicolas Sarkozy.

  • Le quotidien allemand Die Welt revient sur ce "verdict d'acquittement de première classe pour l'ex-Premier ministre français". Le "duel éternel des deux super égos néogaullistes" peut continuer. Cependant, les rôles ont changé : désormais, Sarkozy n'est plus "victime du calomniateur Dominique de Villepin", mais l'ex-Premier ministre est "victime de l'acharnement de Sarkozy" , selon le journal.

  • De même, le britannique The Times confirme que "la perspective d'un nouveau procès a détruit tout espoir de réconciliation entre les deux", rappelant que leurs différends datent des années 1990, lorsque Dominique de Villepin était au service de Chirac. Pour le quotidien, de Villepin est amené à agir comme "le vengeur Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas".

  • Le quotidien espagnol El Pais considère également que "la rivalité qui oppose les deux poids lourds de la droite française se poursuit".

  • Le Times insiste sur "le caractère théâtral et politique de l'affaire", souligné par "la manière dont le procureur général a annoncé sa décision d'appel" (en direct à la radio).

  • La sensibilité littéraire de Dominique de Villepin semble avoir marqué le procès. Le journal britannique The Guardian parle du "triomphe dramatique du débonnaire homme politique, auteur de poésie".
    _ Cette fin de procès "ouvre la voie pour une relance politique de De Villepin après deux ans et demi dans le désert", écrit le quotidien. "C'est le secret le plus mal gardé de Paris : celui qui a écrit des textes sur l'histoire napoléonienne (...) a des vues sur les élections présidentielles de 2012."

    Nombreux sont les titres de la presse internationale qui évoquent un sondage créditant Dominique de Villepin de 8% à l'élection présidentielle de 2012 (sondage Ifop). Comme le Wall Street Journal, qui en profite pour comparer "l'image chic et intellectuelle de Dominique de Villepin" et celle de Nicolas Sarkozy, "intraitable".

  • Pour nos voisins de La Libre Belgique, s'appuyant sur ce sondage, "ce socle de popularité de base, éventuel matelas présidentiable (...) pourrait croître dès l’issue de ce procès. En effet, le statut d’"homme blessé" [de Dominique de Villepin], victime d’"acharnement" politico-judiciaire, pourrait plaire aux sondés."
    Mais le problème principal à une éventuelle candidature en 2012 pourrait aussi venir des urnes. "S’il a été ministre et chef de gouvernement, Dominique de Villepin n’a jamais été élu. L’opinion pourrait donc le trouver un peu vert pour la tête de l’Etat", rappelle le quotidien.
    _ Bernard Delattre estime que, s'il a ces ambitions, il ne devra pas "se laisser enfermer dans la double image, trop étroite pour un présidentiable, d’anti-sarkozyste et d’homme des rivalités du passé".

  • Le manque d'appui des urnes est aussi relevé par le quotidien britannique The Independent, qui considère qu'avec le procès Clearstream, Dominique de Villepin "a remporté la première grande victoire personnelle de sa carrière politique, mais toujours sans les électeurs".

    Selon le quotidien allemand Frankfurter Rundschau, l'ex-Premier ministre français reste, au sein de l'UMP, "le challenger le plus probable du chef de l'Etat", même s'il ne dispose que d'"un petit nombre de partisans dans le parti". Cependant, "ses talents oratoires pourraient réussir à compenser cela".

    Et cela pourrait faire peur au gouvernement actuel, qui pourrait être tenté de faire entrer Dominique de Villepin au gouvernement. C'est ce que croit savoir Le Soir. Le quotidien belge écrit que cette opération permettrait d'"éviter qu’en 2012 Dominique de Villepin devienne pour Nicolas Sarkozy ce que Jean-Pierre Chevènement fut pour Lionel Jospin en 2002. L’empêcheur de gagner."

    Noémie Destelle

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