Villiers le Bel : condamnations à des peines de 3 à 15 ans
Les jurés de la cour d'assises de Pontoise ont délibérés pendant un peu plus de 6 heures. Et c’est tard dans la nuit de samedi à dimanche, un peu après 2h du matin, qu’ils ont finalement prononcé des peines moins lourdes que celles requises par le procureur général hier.
Sur les quatre hommes accusés d’avoir tiré sur des policiers lors des émeutes de novembre 2007, 3 ont été reconnus coupables de tentative de meurtre.
Il s’agit des frères Kamara, Abderhamane et Adama, 29 ans, tous deux désignés par l’accusation comme les meneurs de ces émeutes. Ils écopent respectivement de 15 et 12 ans de prison. Le parquet en réclamait 20.
Et puis il y a Ibrahima Sow, 26 ans qui a manifestement pâti de sa proximité avec les frères Kamara. Il a été condamné à 9 ans de réclusion, contre 15 ans requis par le parquet.
Le quatrième, Mara Kanté, 23 ans, s’en tire lui avec 3 ans de prison. Les jurés n’ont pas retenu l’accusation de tentative de meurtre. Il est donc uniquement condamné pour détention et port d’armes.
Un cinquième homme, considéré comme complice pour avoir prêté un fusil à pompe et qui comparaissait libre a écopé de la même peine et a été écroué à l'issue de l'audience.
Un dossier vide et des peines très lourdes pour la défense
Ce verdict a été accueilli par les pleurs des familles présentes dans la salle.
Les avocats de la défense ont tous dénoncé ces peines "très lourdes". "C'est dur d'avoir une peine aussi sévère pour un dossier qui reste aussi vide", a déclaré Me Morad Falek, conseil d'Abderhamane Kamara, dit Abou. "C'est une décision de justice qui se respecte mais qui ne se comprend absolument pas", a-t-il ajouté.
"Quand les peines sont aussi lourdes que ça, on sent une immixtion de la
politique dans la justice", a de son côté déclaré Me Patrick Arapian, avocat de
trois des accusés, MM. Sow, Maka et Abou Kamara.
"Je m'attendais à un acquittement. C'est un échec devant un dossier aussi
vide", a ajouté Me Michel Konitz, conseil d'Adama Kamara. "On se contente de
preuves qui sont des preuves au rabais", a-t-il dénoncé.
Satisfaction des parties civiles
Du côté des parties civiles, l'avocat de policiers blessés, Me Bruno Bourrier s'est félicité de cette "décision juste car les policiers ont été blessés dans leur chair".
Les condamnés ont maintenant 10 jours pour faire appel.
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