Reportage "Pas grand monde dans les rues" : à Courbevoie, un nouveau rassemblement contre l'antisémitisme après le viol d'une fille de 12 ans peine à fédérer

Une fille de 12 ans, de confession juive, a été agressée et violée par trois jeunes garçons dans cette ville des Hauts-de-Seine. Un fait divers qui a suscité un vif émoi.
Article rédigé par Boris Loumagne - édité par Julien Ricotta
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un nouveau rassemblement contre l'antisémitisme s'est tenu dimanche 23 juin à Courbevoie, après le viol et l'agression d'une fille de 12 ans de confession juive. (BORIS LOUMAGNE / RADIOFRANCE)

Quelques centaines de personnes se sont à nouveau rassemblées dimanche 23 juin au matin devant le centre culturel de Courbevoie, deux jours après une première manifestation contre l'antisémitisme. Un rassemblement qui intervient après l'agression et le viol d'une fille de 12 ans, de confession juive, la semaine dernière dans cette ville des Hauts-de-Seine, en région parisienne, par trois jeunes âgés de 12 et 13 ans. Plusieurs personnalités de la communauté juive se sont succédé au micro pour dénoncer la hausse des actes antisémites ces derniers mois.

La majorité des quelques centaines de personnes réunies étaient de confession juive, ce que déplore Yaël, une manifestante. "Je me souviens, quand j'étais petite, il y a eu l'affaire de Carpentras [l'affaire de la profanation d'un cimetière juif en 1990, qui a suscité une immense émotion à l'époque]. Il y a eu un million de personnes qui étaient dans les rues quand il y a eu une profanation de cimetière avec quelqu'un qu'on a déterré et empalé, se souvient-elle. Aujourd'hui, depuis les actes d'antisémitisme qui explosent, il n'y a pas grand monde dans les rues. Donc j'attends un sursaut citoyen pour qu'il y ait plus de monde dans les rues, pour qu'on lutte contre cet antisémitisme qui explose et qui n'est pas une affaire de juifs."

Une manifestante contre l'antisémitisme à Courbevoie, le dimanche 23 juin 2024. (BORIS LOUMAGNE / RADIOFRANCE)

"Nous attendons un minimum des pouvoirs publics"

À côté de Yaël, Charles est venu avec son petit garçon. Quand il évoque le viol de cette petite fille, on sent le dégoût, la colère et la peur monter en lui. "Les jeunes juifs ne peuvent pas aller à l'école juive tranquillement sans se faire agresser dans la rue. Que des parents soient obligés d'aller se faire former pour surveiller les abords des écoles juives, qu'on doit être formés pour surveiller les abords des synagogues..., souffle-t-il. Alors oui la police ne peut pas être partout, c'est vrai, mais nous attendons un minimum des pouvoirs publics, toujours."

Les manifestants étaient également nombreux à pointer du doigt le climat politique actuel, les tensions, la violence du débat, peu propices selon eux à ce sursaut républicain contre l'antisémitisme qu'ils appellent de leurs vœux.

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