Violences : les personnes âgées, victimes collatérales de la crise

Le week-end du 11 novembre, un vieux monsieur de 80 ans s’est fait dérober au siège de son agence immobilière au Chesnay (Yvelines) un coffre-fort qui contenait 1,3 millions d’euros en liquide. Quelques semaines plus tôt, cet homme avait retiré deux fois 600.000 euros en espèces de sa banque Fortis en faillite, pour les déposer dans son coffre.

La même mésaventure est arrivée à un couple de retraités aisés du sud de la France. Deux jours après avoir retiré 300.000 euros en liquide à la banque, ils ont subi un "saucissonnage" à leur domicile. Les malfaiteurs ont fait main basse sur la totalité de la somme.

Ces vols avec violences, les vols "à la fausse qualité" (faux policiers, faux employés EDF) ou les escroqueries par "abus de faiblesse" sont passés de 2.000 entre janvier et octobre 2007, à 2.730 pour la même période en 2008.

A l’origine de la recrudescence des atteintes aux personnes âgées, la crise financière qui pousse les plus méfiantes d’entre elles à retirer de la banque argent liquide et bijoux, pour les "mettre à l’abri" à leur domicile. Mais selon l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), il faut aussi mettre ces statistiques en corrélation avec la baisse du nombre de vols de métaux. Les métaux valant moins cher, les malfaiteurs se recycleraient sur d’autres activités délictueuses plus lucratives, comme les fric-frac chez les petits vieux.

Gilles Halais avec agences