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Violeur de la Sambre : "Je ne vois pas comment on aurait pu le trouver plus tôt", confie le directeur de la PJ de Lille

Le patron de la police judiciaire de Lille (Nord), Romuald Muller, a estimé jeudi sur franceinfo avoir été "vraiment au fond des choses sur tous les éléments d'enquête", depuis l'information judiciaire ouverte en 1996.

Article rédigé par franceinfo
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Le directeur de la police judiciaire de Lille, Romuald Muller, à Valenciennes (Nord), le 28 février 2018. (MAXPPP)

Lui et son équipe ont travaillé à l'interpellation du violeur présumé en série, Dino Scala. Le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire mercredi pour "viols et agressions sexuelles. "C'est pour ça qu'on entre dans la police judiciaire, a confié jeudi 28 février sur franceinfo Romuald Muller, directeur de la police judiciaire de Lille. C'est pas plus compliqué que ça. Quand on aime ce métier c'est pour vivre des affaires comme ça."

L'homme de 56 ans, sans casier judiciaire, vivant dans la commune de Pont-sur-Sambre, près de Maubeuge (Nord) a reconnu "une quarantaine" de viols ces dernières années, selon les annonces du procureur de Valenciennes. 

"On a, vis-à-vis des victimes, un grand sentiment d'utilité", reconnaît Romuald Muller. "C'est pour ça que j'ai souhaité rendre d'abord hommage aux victimes, parce qu'elles ont pu avoir ce sentiment d'avoir été oubliées", poursuit-il. "L'avantage de la police judiciaire, c'est qu'elle ne lâche jamais rien", ajoute le patron de la PJ lilloise.

On garde toujours un fil rouge, une affaire et on peut sortir comme ça une affaire ancienne sur laquelle on a toujours quelque chose à faire.

Romuald Muller, directeur de la police judiciaire de Lille

à franceinfo

Dans cette affaire, le premier fait d'agression sexuelle date de 1988, mais l’information judiciaire n'a été ouverte qu'en 1996, a appris franceinfo par la police judiciaire. La dernière agression en France a été commise en 2012. Le 5 février dernier, une mineure de 16 ans se fait agresser sexuellement en Belgique. C'est ce qui relance l'enquête. Les caméras de vidéosurveillance mettent les enquêteurs sur la piste d'un suspect. La brigade criminelle de la PJ de Lille met alors en place une surveillance accrue de l'individu. Vient ensuite, la confirmation de l'ADN sur plusieurs agressions.  

"Des regrets pour les victimes"

Romuald Muller explique que "le travail de recherche était le travail principal, avant l'identification, l'interpellation. Maintenant, on a un travail pour alimenter le dossier qui va être fait." Le patron de la police judiciaire de Lille précise qu'il "va travailler d'abord à partir des victimes identifiées. C'est une stratégie qu'on va devoir mettre en place avec le magistrat instructeur."  

À la question de savoir si le directeur a des regrets, il répond : "Je pense qu'on a été vraiment au fond des choses sur tous les éléments d'enquête. Donc pas de regret particulier. Des regrets évidemment pour les victimes, si on avait pu intervenir plus tôt. Mais on n'a jamais eu un élément d'enquête nous permettant de développer quelque chose. Maintenant qu'il a été identifié, au regard de cette identification, je ne vois pas comment on aurait pu le trouver plus tôt", conclut-il.

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