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"Mais qui est M. Xavier Dupont de Ligonnès ?" : Guy Joao, arrêté à tort en Ecosse, raconte sa garde à vue

Témoignant auprès de M6 vendredi, le retraité français affirme également que les policiers écossais "n'arrivaient pas" à récolter ses empreintes digitales, pourtant présentées à l'époque comme la preuve de son identité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'aéroport de Glasgow, où Guy J. a été arrêté à tort le 11 octobre 2019, ici photographié en 2015. (GARRY F MCHARG / REX SHUT / SIPA)

Trois mois plus tard, il est toujours meurtri par cet épisode. Guy Joao, le retraité français pris à tort pour Xavier Dupont de Ligonnès et arrêté à l'aéroport de Glasgow (Ecosse) le 11 octobre dernier, a accordé sa première interview télévisée à M6, vendredi 10 janvier, après avoir déjà parlé fin décembre au Parisien. Cette fois, ce résident écossais se confie plus longuement sur la nuit surréaliste qu'il a vécue : "On est dans la science-fiction, c'est inimaginable".

"Lorsqu'on m'a dit que j'étais un criminel, un assassin, j'ai dit 'pas de problème, j'ai jamais tué personne'", raconte Guy Joao, alors confiant dans sa capacité de prouver qu'il s'agit d'une méprise. "Deux policiers me menottent et m'emmènent dans un petit fourgon de police, à l'arrière, comme les chiens, et nous partons".

Il n'a pas "la moindre idée" de qui l'a dénoncé

On explique alors au retraité français pourquoi il est arrêté. A en croire le récit qu'il fait à M6, il ne savait pas qui était Xavier Dupont de Ligonnès : "Le commandant me dit 'bah voilà, il paraît que vous êtes M. Xavier Dupont de Ligonnès', mais j'ai dit 'c'est bien, mais qui est M. Xavier Dupont de Ligonnès ?'" Il dit avoir été "horrifié" en découvrant l'histoire de l'homme suspecté d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes en avril 2011.

Le récit qu'il fait de sa garde à vue n'est pas à l'avantage de la police écossaise. Les policiers "n'arrivaient pas" à prendre correctement ses empreintes digitales, et ont dû s'y reprendre plusieurs fois, explique-t-il. La police écossaise affirme alors que ces empreintes correspondent partiellement à celles du fugitif. Ce sont des tests ADN qui permettent finalement à Guy Joao d'être disculpé. Entre-temps, il a passé 26 heures en garde à vue : "Vous dormez sur du béton. Et pour manger, vous mangez comme un chien, au sol", raconte-t-il, encore marqué.

Depuis, il s'interroge sur l'origine de la dénonciation anonyme qui a mené à son arrestation. Il assure qu'il n'en a pas "la moindre idée" : "On n'a pas d'ennemis, on est deux retraités tranquilles", assure-t-il.

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