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Fin de règne pour le président Saleh au Yémen

Ali Abdallah Saleh a cédé le pouvoir à son successeur lundi, après trente-trois ans à la tête du pays, lors d'une cérémonie dans la capitale, Sanaa.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 3min
Ali Abdallah Saleh (à dr.) remet le drapeau yéménite à son successeur Abd Rabbo Mansour Hadi, le 27 février 2012 à Sanaa (Yémen), lors de la passation de pouvoir. (KHALED ABDULLAH / REUTERS)

C'est fini pour le président Saleh. Le chef de l'Etat yéménite est la quatrième victime des révolutions arabes. Après le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, l'Egyptien Hosni Moubarak et le Libyen Mouammar Kadhafi, Ali Abdallah Saleh a définitivement lâché les rênes du pays qu'il a dirigé d'une main de fer pendant plus de trois décennies.

"Je mets la bannière de la révolution, de la liberté, de la sécurité et de la stabilité en des mains sûres", a-t-il déclaré lundi 27 février. Il s'adressait à son successeur, Abd Rabbo Mansour Hadi, à qui il a promis un soutien total lors d'une cérémonie au palais présidentiel de la capitale, Sanaa, retransmise en direct par la télévision.

Une retraite négociée

Saleh a appelé les Yéménites à "soutenir la nouvelle direction pour reconstruire ce qui a été détruit par la crise". C'est l'épilogue de plusieurs mois de contestation qui ont fini par mettre fin à trente-trois ans d'un règne sans partage. Sous la pression des monarchies du Golfe, le président avait fini par accepter un plan de transition.

Contrairement à ses homologues déchus, l'ex-chef d'Etat a négocié son départ en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches. Ben Ali avait dû fuir son pays, Moubarak risque la peine de mort et Kadhafi a été tué lors de sa fuite.

Certains membres de la famille du président Saleh restent aux manettes. Son fils, Ahmed Ali, commande la Garde républicaine et son neveu Yehia est, lui, à la tête des Forces centrales de sécurité.

Le 21 février, les Yéménites avaient désigné Abd Rabbo Mansour Hadi à plus de 99% des voix. Alors vice-président, il était le seul à briguer la succession d'Ali Abdallah Saleh pour une période de transition de deux ans.

L'unité du pays est l'un des principaux défis qui attendent le nouveau président. Les séparatistes sudistes avaient d'ailleurs appelé à boycotter le scrutin. Les parties nord et sud du Yémen ont été unifiées en 1990, mais le pays reste instable. Outre le mouvement sudiste, le pouvoir est confronté à l'insurrection des rebelles zaïdites - une minorité chiite - qui contrôlent une partie du nord du pays.

La prestation de serment a été éclipsée par un attentat devant un palais présidentiel du sud du pays, revendiqué par Al-Qaïda et qui a fait au moins 26 morts.

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