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Les Yéménites élisent le successeur du président Ali Abdallah Saleh

L'ancien président du Yemen a rejoint les Etats-Unis fin janvier pour y être soigné. Son vice-président est le seul à briguer sa succession.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
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Une femme dépose son bulletin de vote dans une urne à Aden (Yemen), le 21 février 2012.

Un nouveau président pour le Yémen. Les Yéménites désignent, mardi 21 février, le successeur d'Ali Abdallah Saleh, qui a gouverné d'une main de fer le pays pendant trois décennies. Il a dû céder le pouvoir en novembre 2011, au terme d'un an de manifestations et de violences. Son adjoint, le vice-président Abd-Rabbou Mansour Hadi, est le seul à briguer sa succession. Les femmes participent elles aussi au scrutin, comme on peut le voir dans cette vidéo :

Elections au Yémen (Francetv info)

Maintenir l'unité

A Aden, principale ville du Sud, la moitié des bureaux de vote ont été fermés à la suite d'attaques de séparatistes sudistes. Ces derniers ont appelé au boycott du scrutin, a déclaré un responsable gouvernemental, sous couvert d'anonymat. La veille du scrutin, des violences y avaient à nouveau éclaté. Une explosion a détruit un bureau de vote et des inconnus ont attaqué une patrouille et tué un soldat.

L'analyste politique Abdoulghani al Iryani prévient : "Si le nouveau gouvernement n'arrive pas à honorer ses obligations visant à réintégrer les sudistes, les Houthis [nordistes] et la jeunesse, (…) alors le conflit sera inévitable." Maintenir l'unité de la mosaïque yéménite ne sera pas une mince affaire, de même que rédiger une nouvelle Constitution et organiser un référendum ouvrant la voie à des élections pluralistes d'ici deux ans, comme le prévoit l'accord de Riyad. 

Saleh a promis de revenir

A Sanaa, la capitale, les affiches de son probable successeur ont été collées par-dessus celles, délavées, de Saleh. La plupart des Yéménites considèrent le vice-président Hadi comme un dirigeant de transition. S'il se révélait incapable de maîtriser les conflits d'intérêts au sein d'une armée toute-puissante, nombreux sont ses compatriotes à redouter une explosion de violence provoquée par ceux qui voudraient profiter d'un vide du pouvoir. Les membres du premier cercle de Saleh continuent d'occuper des postes influents. Son fils, Ahmed Ali, commande la Garde républicaine ; son neveu Yehia est, lui, à la tête des Forces centrales de sécurité.

Actuellement soigné à New York après avoir été grièvement blessé lors d'une attaque du palais présidentiel en juin, Saleh a juré de revenir dans son pays pour prendre les rênes de son parti, le Congrès général populaire, semant le doute sur la sincérité de son engagement à renoncer pour de bon au pouvoir. Fin janvier, il a demandé "pardon" au peuple yéménite pour les erreurs qu'il a commises durant ses 33 années d'exercice.

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