Finie la "diète médiatique", Royal donne ses conseils à Hollande
Dans une interview accordée au Monde, la présidente de la Région Poitou-Charentes reprend la parole. Mais se défend de vouloir jouer les "Mère Fouettard".
POLITIQUE - Ségolène Royal reprend la parole. Après son échec à la primaire PS puis aux législatives, l'ex candidate à la présidentielle met fin à sa "diète médiatique" en accordant une interview au Monde, publié samedi 20 octobre.
En préambule, aux journalistes qui l'interrogent, elle assure : "Je ne veux pas apparaître comme une donneuse de leçons. Je veux que la gauche réussisse. Je dois donc être au-dessus et en avant. Je ne veux pas jouer les Mère Fouettard". C'est pourquoi elle refuse de se prononcer sur la dépénalisation du cannabis et le droit de vote des étrangers, sur la procréation médicalement assistée ou sur le mélange vie privée-vie publique.
Autant de sujets polémiques qu'elle a donc pris soin d'éviter. Son retour est donc forcément édulcoré. FTVi vous donne quand même les citations à retenir.
Sur les débuts du quinquennat Hollande
Aujourd'hui "prête" à revenir dans la sphère publique, Ségolène Royal a d'abord commenté les débuts de la présidence de François Hollande, avec un conseil : avancer. "Ces cinq premiers mois ont été constructifs. Maintenant, il faut passer à une nouvelle phase, celle des réformes de structures promises dans le programme présidentiel: réforme du système financier, réforme fiscale, révolution écologique, avenir de la jeunesse. En un mot, après l''opération vérité', passons au "rêve français"".
Sur les couacs au sein du gouvernement
Elargissement de la redevance télé, taxation des œuvres d'art, dépénalisation du cannabis, dissensions sur le traité européen... Les couacs se sont multipliés ces derniers temps. Ségolène Royal constate, elle, que "les uns et les autres ont pris leurs marques. Des talents individuels se sont affirmés. Mais un gouvernement, ce ne sont pas seulement des individus qui s'additionnent, ce sont des hommes et des femmes qui se mettent au service d'un projet collectif. Voilà ce qu'on attend maintenant : passer de l'addition des talents individuels à leur démultiplication pour construire l'avenir du pays".
Sur la réduction des déficits publics et le retour aux fameux "3% du PIB"
C'est justement l'un des "couacs" évoqués. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a qualifié mardi "d'objectif impératif" le retour du déficit public à 3% du PIB en 2013. Or, ce chiffres est remis en cause au sein de sa propre majorité. "C'est un objectif impératif, c'est la souveraineté nationale qui est en jeu, c'est les marges de manoeuvre qu'il faut que l'on retrouve", avait-il déclaré sur Europe 1, rapporte L'Expansion, qui note "que le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a évoqué dimanche le 'côté absurde' de cet objectif."
"La question, c'est d'expliquer pourquoi il faut atteindre les 3 %, argumente quant à elle Ségolène Royal, au nom de quel projet de société, Je suis sûre qu'alors les Français vont reprendre confiance en l'avenir."
Sur Jean-Marc Ayrault
Cinq mois après son arrivée à Matignon, Jean-Marc Ayrault n'a toujours pas réussi véritablement à endosser l'habit de chef du gouvernement. Pour la présidente de la région Poitou-Charentes, "le premier ministre est solide alors qu'il est la cible d'attaques très rudes. Mais si la politique était facile, ça se saurait ! (...)", note-t-elle. "Ses difficultés prouvent qu'il s'attaque aux vrais problèmes, car le choix a été fait de prendre les mesures difficiles au début du quinquennat. En complément, il s'agit maintenant d'en expliquer le sens".
Sur son avenir politique
Après sa défaite aux élections législatives face au candidat dissident, Olivier Falorni, elle a accepté de confier au Monde vouloir "toujours être utiles pour [son] pays :" "je vous confirme que ma passion pour la politique est intacte (...)", a-t-elle déclaré."Ce temps viendra pour la bonne raison que, quand la tâche est difficile et immense, il faut rassembler toutes les forces et toutes les expériences."
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.