Florange. Le samedi où Montebourg a menacé de démissionner
Désavoué par le Premier ministre sur le dossier ArcelorMittal, le ministre du Redressement productif a finalement écarté toute démission samedi.
FLORANGE - Désavoué par Jean-Marc Ayrault sur le dossier ArcelorMittal, Arnaud Montebourg a failli démissionner. Selon Libération daté du lundi 3 décembre et le journal Les Echos, le ministre du Redressement productif a brandi la menace de son départ du gouvernement au cours d'un entretien samedi avec le chef de l'Etat, François Hollande. Francetv info revient sur cette journée.
Acte 1 : Jean-Marc Ayrault désavoue Montebourg
Lorsqu'il annonce vendredi soir l'accord entre ArcelorMittal et le gouvernement pour le site de Florange, Jean-Marc Ayrault n'a pas un mot pour son ministre du Redressement productif, qui s'est pourtant démené sur ce dossier. Mittal, qui n'était pas le bienvenu en France selon Arnaud Montebourg, reste le patron du site, moyennant le maintien de l'emploi et l'investissement de 180 millions d'euros sur cinq ans.
Pire, le Premier ministre écarte les options envisagées par son ministre, comme la nationalisation temporaire du site ou la recherche d'un repreneur. La nationalisation "n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité", estime Jean-Marc Ayrault. Arnaud Montebourg est "clairement désavoué" aux yeux des observateurs et de certains syndicats.
Acte 2 : à l'Elysée, il menace de démissionner
Samedi 1er décembre au matin, Arnaud Montebourg est reçu à l'Elysée. Selon Les Echos, l'entretien avec François Hollande dure une petite heure. "Je lui ai dit que si rien n'était fait avant ce soir pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer. Il m'a demandé de n'en rien faire", déclare Arnaud Montebourg à Libération à propos de cette entrevue.
Selon un proche de François Hollande cité par Les Echos, "le président a conforté [Arnaud Montebourg] dans ses fonctions et dans le rôle, totalement légitime, qui a été le sien dans ce dossier". A la sortie de l'entrevue, le ministre, qui est l'invité le soir-même du journal de 20 heures de TF1, envisage toujours de démissionner. L'Elysée va alors passer "son samedi à éviter la rupture", raconte Libération.
Acte 3 : un échange houleux avec Jean-Marc Ayrault
Après son entretien avec Arnaud Montebourg, François Hollande appelle son Premier ministre, qui s'empresse de joindre son ministre du Redressement productif, racontent Les Echos. Selon le quotidien économique, l'échange est "viril". L'Elysée, qui ne veut pas entendre parler de la démission d'un ministre qui représente l'aile gauche du PS au gouvernement, demande à Matignon de faire un geste.
Ce sera un communiqué de presse, publié à 15 heures, qui vante l'action du ministre du Redressement productif sur le dossier ArcelorMittal. Selon Libération, Arnaud Montebourg n'est pas satisfait d'un texte qui ne réhabilite pas les options qu'il avait posées sur la table. Mais le ministre se laisse finalement convaincre par un coup de fil du délégué CFDT de Florange, Edouard Martin, et par les concessions de François Hollande. Toujours selon Libération, le président de la République lui donne l'autorisation de déclarer sur TF1 que le repreneur était "sérieux" et que la nationalisation temporaire reste une option.
Acte 4 : "J'ai décidé de rester à mon poste de combat"
Sur le plateau du journal de 20 heures de TF1, samedi, Arnaud Montebourg écarte toute démission. "J'ai décidé de rester à mon poste de travail et de combat."
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