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14-Juillet : est-il vraiment impossible d'acheter des mortiers d'artifice en France ?

Depuis dimanche 9 juillet, la vente, le port, le transport et l'utilisation d'artifice sont interdits en France. Décision de la Première ministre pour éviter de nouveaux débordements à l'approche du 14-Juillet. franceinfo a vérifié si cette interdiction était respectée.
Article rédigé par franceinfo - Willy Moreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le gouvernement veut éviter de nouveaux débordements les soirs des 14 et 15 juillet. Photo d'illustration. (DRAGAN LEKIC / ANADOLU AGENCY)

Le gouvernement, par crainte de nouveaux débordements à l'approche de la Fête nationale, a décidé d'interdire, depuis dimanche et jusqu'au 15 juillet inclus, la vente, le port, le transport et l'utilisation d'artifices de divertissement en France. Une règle qui s'ajoute aussi au déploiement d'un "dispositif exceptionnel" de 130 000 policiers et gendarmes pour les nuits des 13 et 14 juillet, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

>> 14-Juillet : comment les autorités tentent de contrôler la vente et l'utilisation des mortiers d'artifice

Pour autant, sur des applications comme Snapchat ou Telegram, on continue de trouver des vendeurs qui proposent des mortiers d'artifice : "15 euros l'unité avec tarif dégressif" peut-on lire sur certains comptes."Le mortier 30 millimètres est arrivé. Ça va péter dur", promet cet autre vendeur. Certains demandent d'ailleurs de régler d'abord en ligne, pour éviter les "policiers et les journalistes".

Sur certains groupes Telegram il est possible d'acheter des mortiers d'artifice malgré l'interdiction. (Capture d'écran / RADIO FRANCE)

Si les mortiers d'artifice sont utilisés depuis des années lors d'affrontements avec la police, ils ont été massivement tirés lors des émeutes après la mort de Nahel. Depuis le début de ces violences urbaines, 150 000 mortiers ont été saisis pour des usages illégaux.

Respect de l'interdiction même en Belgique

Sur les sites internet classiques, l'interdiction semble mieux respectée. Impossible d'acheter ou de recevoir des artifices avant la semaine prochaine. Règle également respectée dans les magasins physiques, y compris en Belgique, où la vente a toujours été plus libre qu'en France. "Les feux d'artifice ne peuvent pas être vendus, assure pourtant ce vendeur frontalier, si vous êtes français c'est compliqué, parce que la police est passée et on ne peut pas vendre des artifices aux Français."  

Un site internet de vente d'artifices qui suspend ses ventes d'artifices. (ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS)

Depuis le début des émeutes en France, les autorités ont demandé à multiplier les contrôles aux frontières, notamment au retour de Belgique, et cette nouvelle interdiction va permettre de déployer des moyens sécuritaires plus importants.  

>> 14-Juillet : pourquoi des municipalités annulent ou maintiennent leurs festivités après les émeutes qui ont secoué le pays

Un gros manque à gagner pour les professionnels 

La nouvelle règle est plutôt bien accueillie et comprise également en France, chez les professionnels. Christian tient le Pyrofolies à Paris et il a décidé de prendre les devants dès le début du mois, avant même l'interdiction. "J'ai vu qu'il y avait des problèmes dans la rue. J'ai retiré tous mes produits de la vitrine et j'ai refusé d'en vendre. Ce sont des produits d'artifice, de divertissement et non pas pour en faire des armes." 

Mais l'interdiction précoce de cette année représente pour lui un manque à gagner de 15 000 euros. Un coup dur pour la profession, dont les ventes s'érodent depuis quelques étés à cause de la sécheresse. Cette année encore, plusieurs communes ont décidé d'annuler leurs spectacles pyrotechniques à cause des risques incendies, en Alsace ou en Île-de-France.

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