14-Juillet : est-il vraiment impossible d'acheter des mortiers d'artifice en France ?
Le gouvernement, par crainte de nouveaux débordements à l'approche de la Fête nationale, a décidé d'interdire, depuis dimanche et jusqu'au 15 juillet inclus, la vente, le port, le transport et l'utilisation d'artifices de divertissement en France. Une règle qui s'ajoute aussi au déploiement d'un "dispositif exceptionnel" de 130 000 policiers et gendarmes pour les nuits des 13 et 14 juillet, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Pour autant, sur des applications comme Snapchat ou Telegram, on continue de trouver des vendeurs qui proposent des mortiers d'artifice : "15 euros l'unité avec tarif dégressif" peut-on lire sur certains comptes."Le mortier 30 millimètres est arrivé. Ça va péter dur", promet cet autre vendeur. Certains demandent d'ailleurs de régler d'abord en ligne, pour éviter les "policiers et les journalistes".
Si les mortiers d'artifice sont utilisés depuis des années lors d'affrontements avec la police, ils ont été massivement tirés lors des émeutes après la mort de Nahel. Depuis le début de ces violences urbaines, 150 000 mortiers ont été saisis pour des usages illégaux.
Respect de l'interdiction même en Belgique
Sur les sites internet classiques, l'interdiction semble mieux respectée. Impossible d'acheter ou de recevoir des artifices avant la semaine prochaine. Règle également respectée dans les magasins physiques, y compris en Belgique, où la vente a toujours été plus libre qu'en France. "Les feux d'artifice ne peuvent pas être vendus, assure pourtant ce vendeur frontalier, si vous êtes français c'est compliqué, parce que la police est passée et on ne peut pas vendre des artifices aux Français."
Depuis le début des émeutes en France, les autorités ont demandé à multiplier les contrôles aux frontières, notamment au retour de Belgique, et cette nouvelle interdiction va permettre de déployer des moyens sécuritaires plus importants.
Un gros manque à gagner pour les professionnels
La nouvelle règle est plutôt bien accueillie et comprise également en France, chez les professionnels. Christian tient le Pyrofolies à Paris et il a décidé de prendre les devants dès le début du mois, avant même l'interdiction. "J'ai vu qu'il y avait des problèmes dans la rue. J'ai retiré tous mes produits de la vitrine et j'ai refusé d'en vendre. Ce sont des produits d'artifice, de divertissement et non pas pour en faire des armes."
Mais l'interdiction précoce de cette année représente pour lui un manque à gagner de 15 000 euros. Un coup dur pour la profession, dont les ventes s'érodent depuis quelques étés à cause de la sécheresse. Cette année encore, plusieurs communes ont décidé d'annuler leurs spectacles pyrotechniques à cause des risques incendies, en Alsace ou en Île-de-France.
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