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Adolescentes fauchées sur l'A7 : la famille porte plainte contre la SNCF

Trois oncles des victimes, représentés par Gilbert Collard, accusent la SNCF d'avoir manqué à son travail en ne signalant pas les trois filles de 12, 13 et 19 ans repérées sans billet dans un train.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'autoroute A7, près de Montélimar (Drôme), non loin du lieu où trois adolescentes ont été fauchées le 16 mars 2012. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Alors que les circonstances de la mort des trois adolescentes fauchées vendredi 16 mars sur l'A7 demeurent floues, la famille doit porter plainte lundi 19 mars pour non-assistance à personne en danger contre la SNCF. En effet, selon un témoignage, les trois jeunes filles semblent être descendues d'un train faute de billet. "Cette plainte a pour but de mettre en cause l'agent de la SNCF et la SNCF qui auraient dû, s'agissant de personnes sans titre et sans papier d'identité, informer la police, d'autant qu'on avait affaire à des gens mineurs", indique l'avocat Gilbert Collard, l'avocat des trois oncles des victimes qui doivent porter plainte.

Comment les trois jeunes filles fauchées ont-elles pu se retrouver en pleine nuit au beau milieu d'une autoroute ? La gendarmerie n'a toujours pas la réponse, mais l'enquête avance. FTVi fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.

• Comment les jeunes filles se sont-elles retrouvées sur l'autoroute ?

L'accident a eu lieu vendredi vers 23h30, à 17 km du point d'entrée le plus proche, et à près de 150 km de leur domicile, à Marseille. Pour l'heure, les enquêteurs n'avancent aucune explication quant à la raison de leur présence sur le bord de l'autoroute. L'enquête avance toutefois sur le parcours des jeunes filles entre leur départ du domicile familial, vendredi après-midi, et le moment de l'accident.

Grâce à un appel à témoins lancé samedi, les trois sœurs ont pu être localisées vendredi après-midi à Pierrelatte, une commune de la Drôme située à une quinzaine de kilomètres du lieu de l'accident. Un couple a dit à la gendarmerie avoir voyagé, au départ de Marseille, dans le même train que trois jeunes filles ressemblant aux victimes. Selon ces témoins, elles voyageaient sans billet et ont été priées de descendre du train en gare de Pierrelatte. C'est pour cette absence de signalement et de prise en charge que la famille doit porter plainte lundi contre la SNCF et l'un de ses agents.

• Que s'est-il passé sur l'A7 ?

Selon un gendarme, "les jeunes filles marchaient sur la bande d'arrêt d'urgence quand, pour une raison encore indéterminée, elles ont traversé devant un poids lourd qui circulait sur la voie de droite. La voiture sur la voie centrale n'a pas pu les voir et les a fauchées". Ce sont les conducteurs du camion et de la voiture, ainsi que d'autres automobilistes, qui ont prévenu les secours.

Peu avant le drame, un patrouilleur de la société d'autoroute avait parlé aux trois jeunes filles. Entendu samedi par les gendarmes, il a expliqué qu'elles avaient refusé d'obéir à sa demande de se mettre derrière les glissières de sécurité. Quand il s'est arrêté à leur hauteur, deux sont parties en courant. "A celle qui est restée, il a donné les consignes de sécurité, en lui demandant de se mettre derrière la glissière pour attendre les gendarmes... En entendant le mot 'gendarme', elle se serait enfuie en courant", précise un gendarme. Le patrouilleur, qui n'a pas le droit de prendre des usagers dans son véhicule, a déclenché une alerte signalant sur les panneaux de circulation la présence de piétons. La gendarmerie a conclu que le patrouilleur avait "fait correctement son travail".

• Qui sont les trois victimes ?

Malgré l'absence de tout papier d'identité sur les victimes, il ne fait désormais plus guère de doute qu'il s'agit de trois gitanes sédentarisées à Marseille : Carmen, 12 ans, Charlotte, 13 ans, et Victorine, 19 ans. Leur famille a confirmé leur départ depuis vendredi midi.

"Les corps sont dans un état qui rend difficile une identification et une reconnaissance absolue", a déclaré le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli. Un proche qui s'est rendu à la morgue de Montélimar n'a pu les identifier. Néanmoins, le procureur a indiqué que les enquêteurs étaient "quasiment sûrs, mais ce n'est pas à 100%", qu'elles appartenaient bien à cette famille marseillaise. Des tests ADN ont été effectués pour s'en assurer.

Les jeunes filles sont parties de chez elles sans donner d'explications, mais les parents de cette fratrie de 18 enfants ne s'étaient pas inquiétés de leur départ. La famille, établie dans la cité de la Castellane, dans les quartiers nord de Marseille, a pu être contactée grâce à un téléphone portable découvert sur les lieux du drame.

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