Adoption : soupçons de trafic d'enfants
Une équipe de France 2 revient sur une affaire restée secrète pendant des dizaines d'années. Janine, victime, témoigne.
De 1940 à 1970, des associations privées d'adoption à Paris ou encore à Lyon auraient profité de la faiblesse de jeunes filles-mères démunies. Janine est une mère de l'ombre, une fille-mère à laquelle on a arraché son nouveau-né. Elle avait à peine 18 ans quand elle est tombée enceinte. "On ne s'est pas occupé de moi, mais de ce qu'allaient dire les gens", explique-t-elle au micro de France 2. Janine est alors envoyée à l'Hôtel-Dieu de Lyon pour l'accouchement. À cette époque-là, en 1960, ce sont les soeurs qui gèrent l'hôpital. Lors de l'accouchement, la jeune femme est toute seule.
"C'est fini"
"J'ai gardé mon fils 12 jours à côté de moi et je l'ai nourri", raconte-t-elle. Une assistante sociale d'une oeuvre d'adoption privée vient alors la voir. Elle lui promet de l'envoyer avec son fils dans un foyer pour mères célibataires. Mais voilà, son père signe un acte d'abandon à son insu. "On m'a dit maintenant tu ne parles plus de rien, c'est fini", explique-t-elle. La jeune mère apprendra bien plus tard que son enfant a été confié à une fondation privée, aujourd'hui disparue, puis adopté par un couple fortuné d'architectes. À l'époque, personne ne lui dit qu'elle a trois mois pour changer d'avis ou pour s'opposer. Le père de Janine lui avouera qu'on lui avait promis de l'argent pour cette adoption, mais il n'a jamais rien touché. En France, d'autres oeuvres privées ont été soupçonnées de trafic, mais peu ont été condamnées.
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