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Alors que la situation s'améliore dans plusieurs secteurs, la majorité respire mais la gauche redoute une "frustration"

Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand s'est félicité mardi que "les derniers mouvements de blocage" du pays à cause de la réforme des retraites "soient aujourd'hui derrière nous". Les ministres de l'Economie, du Travail et de la Santé ont prôné le retour au dialogue.Au PS, François Hollande estime qu'il y a une "rancune très forte".
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Image de grèves : des camions-citernes bloqués devant les dépôts de carburants, ici à Fos-sur-Mer (AFP - Anne-Christine POUJOULAT)

Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand s'est félicité mardi que "les derniers mouvements de blocage" du pays à cause de la réforme des retraites "soient aujourd'hui derrière nous". Les ministres de l'Economie, du Travail et de la Santé ont prôné le retour au dialogue.

Au PS, François Hollande estime qu'il y a une "rancune très forte".

"La réforme des retraites, c'est moi"
Le gouvernement français a jugé mardi que le mouvement de protestation contre la réforme des retraites vivait cette semaine ses dernières heures avec le vote solennel du projet de loi par le Parlement.

Les ministres du Travail, de l'Economie et de la Santé se sont relayés dans la matinée pour louer un retour au "dialogue" et assurer qu'il n'y avait "ni gagnant ni perdant" dans le conflit, qui s'est amplifié depuis début septembre.

Pour Eric Woerth, "ça ne sert à rien aujourd'hui de faire grève contre les retraites". Avec le vote solennel au Sénat mardi et mercredi par l'Assemblée, la loi "entre dans la dernière ligne droite", a estimé le ministre du Travail sur France Info.
"Dans une démocratie on doit respecter nos institutions (...) La démocratie, c'est la loi de la majorité, la majorité issue des urnes", a insisté Eric Woerth. "La réforme des retraites, c'est moi", a conclu le ministre.

La réouverture des dépôts pétroliers, la fin de la grève des éboueurs à Marseille sont autant de signaux qui font dire à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, sur LCI, que la situation est désormais "en voie de normalisation".

"Je salue à la fois le retour de la raison et du dialogue", a déclaré de son côté la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur Radio Classique.

"Se mettre à la table des discussions, parler de l'emploi des jeunes, parler de l'emploi des seniors et examiner les problèmes de fond qui créent une vraie angoisse chez les jeunes et les seniors, ça, c'est vraiment un tournant et je trouve que c'est une très bonne chose", a-t-elle insisté.

De nouvelles mobilisations prévues
"Le mouvement n'est pas fini", a prévenu lundi soir le leader de la CGT, Bernard Thibault, sur France 2, rappelant le précédent du Contrat première embauche (CPE), voté, promulgué puis retiré en 2006 face à la pression de la rue.

Deux sont encore programmées jeudi, puis samedi 6 novembre et le principal syndicat étudiant, l'Unef, appelle mardi à des actions pour "faire passer le cap des vacances" de la Toussaint.

Pour François Hollande, le pays est en proie à une "rancune très forte"
"Je sens une rancune très forte dans le pays, violente dans l'expression verbale, je sens une colère, et celle-là elle demeurera, je sens une frustration de n'avoir rien obtenu", a déclaré l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste (PS), François Hollande sur RTL, à propos de la réforme des retraites menée par le gouvernement.

Le député de Corrèze a affirmé que "le président de la République n'a jamais ouvert une discussion, ni avec les syndicats ni avec les formations politiques représentées au Parlement".

Pour le financement des retraites, François Hollande "considère que à mesure que l'espérance de vie s'allonge, la durée de cotisation doit également s'allonger".

M. Hollande relève que "le gouvernement a fait voter un amendement ramenant à 2013 un rendez-vous pour une grande réforme systémique". "Ca traduit bien que c'est finalement un dossier qui va rester ouvert parce que la réforme des retraites, elle est injuste, mais en plus elle n'est pas financée", a-t-il dit.

L'ancien ministre socialiste de la Justice Robert Badinter a quant à lui estimé que la bataille passait maintenant du terrain politique au terrain juridique.

"La loi est la loi et le Parti socialiste est un parti légaliste", a-t-il déclaré sur Europe 1, réclamant la saisine du Conseil constitutionnel afin de "s'assurer qu'il n'y a pas dans ce grand texte des (...) dispositions inconstitutionnelles".

Mardi, à la mi-journée, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a annoncé qu'il déposerait un recours au Conseil constitutionnel contre le projet de réforme des retraites que le Parlement s'apprête à adopter.

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