Coq accusé de chanter trop fort : en Isère, la notion de "campagne" au cœur d'un conflit de voisinage

Un couple d'Isérois est convoqué devant la justice en janvier 2025 à cause de leur coq, jugé dérangeant par une voisine, installée dans la commune depuis trois ans.
Article rédigé par franceinfo - France Bleu Isère
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Ce n'est pas la première fois que les chants d'un coq provoquent des conflits de voisinage. (VALERIE LE PARC / MAXPPP)

Un couple installé dans le quartier Boussieu, entre Nivolas-Vermelle et Bourgoin-Jallieu (Isère), est convoqué au tribunal le 14 janvier prochain, à cause de leur coq Ricco, jugé trop bruyant, rapporte mercredi 16 octobre France Bleu Isère. La justice a été saisie par l'une de leur voisine. La plaignante a acheté un logement dans ce lotissement en 2021. Elle a fait appel il y a quelques semaines à son assistance juridique après une tentative de médiation infructueuse en mairie, il y a déjà deux ans.

Une quinzaine de "cocoricos" en un quart d'heure

Franck, le propriétaire du coq, reconnaît qu'en sortant du poulailler, son volatile chante "une quinzaine de fois en un quart d'heure et puis quelques fois dans la journée". Le poulailler est doté d'un "système automatique pour que la porte se ferme à 20h et s'ouvre à 9h en été, 8h30 en hiver", explique Franck, le propriétaire du coq. Cela permet de retarder l'heure du réveil de l'animal, selon lui.

La voisine, interrogée également par France Bleu Isère, affirme l'entendre toute la journée, ce qui l'empêche de profiter de son jardin notamment avec son chien. Elle assure également avoir été réveillée à plusieurs reprises la nuit Ricco.

Un débat centré sur la notion de "campagne"

Ce n'est pas la première fois que les chants d'un coq provoquent des conflits de voisinage. Le coq Maurice, sur l'île d'Oléron en Charente-Maritime, a été érigé en symbole des traditions rurales. C'est l'une des affaires qui est à l'origine de la loi du 29 janvier 2021 "visant à définir et protéger le patrimoine sensoriel des campagnes françaises". Or, la notion de "campagne" n'est pas définie juridiquement. "Tout le débat sera axé sur cette notion : est-ce qu'on peut considérer qu'à Boussieu on est à la campagne ou pas ?", s'interroge, la propriétaire de Ricco.

Pour le couple, la réponse est oui. "Il y a 25 ans, on est venus ici pour habiter à côté d'une ferme où il avait une basse-cour, des chevaux, des vaches" et "nous sommes à deux pas de la forêt, c'est un milieu qui a toujours été rural", argumentent-ils. S'ils admettent "une urbanisation croissante", ils considèrent que leur quartier est "encore préservé" malgré l'autoroute et la nationale à proximité.

La voisine plaignante estime au contraire qu'à "Boussieu, on n'est plus à la campagne" en mettant en avant les nombreuses constructions de lotissements ces dernières années.

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