Cocorico : la justice autorise le coq Maurice à continuer de chanter sur l'île d'Oléron
Depuis des mois, un conflit oppose un couple, résident secondaire à Saint-Pierre-d'Oléron, à la propriétaire du gallinacé, leur voisine. Ils se plaignaient des nuisances sonores causées par le chant de Maurice.
La justice autorise le coq Maurice à continuer de chanter, a jugé le tribunal correctionnel de Rochefort (Charente-Maritime) jeudi 5 septembre, rejetant la plainte des voisins qui l'accusaient de les réveiller dès l'aube, a annoncé Julien Papineau, avocat de la propriétaire du volatile Corinne Fesseau. Son cocorico bruyant, aux aurores, agaçait certains habitants de l'île d'Oléron qui le poursuivaient en justice.
Symbole des difficultés de cohabitation dans les campagnes entre les gens du cru et les néo-ruraux de tout poil – retraités, vacanciers ou urbains fuyant les villes – ce conflit a débuté par une plainte banale pour trouble anormal du voisinage. Elle a été déposée par un couple d'agriculteurs retraités domicilié en Haute-Vienne, incommodés par le chant trop matinal de Maurice près de leur résidence de vacances.
Les plaignants demandaient que la justice donne 15 jours à la propriétaire de Maurice, Corinne Fesseau, issue d'une vieille famille oléronnaise, pour éloigner l'animal ou le faire taire.
"Nuisance sonore"
Lors de l'audience, le 4 juillet, Maurice a été accusé d'être une "nuisance sonore". "Le coq, le chien, le klaxon, la musique, c'est le dossier du bruit", avait affirmé Vincent Huberdeau, avocat des plaignants, en refusant l'idée du procès "de la ville contre la campagne", d'un "conflit entre citoyens bobos et ruraux". D'autant, disait-il, que Saint-Pierre-d'Oléron, avec près de 7 000 habitants en hiver et 35 000 en été, n'est pas vraiment la campagne.
"Je ne suis pas une ville, je suis une petite commune", a réplique le maire DVD Christophe Sueur. "On a toujours vécu avec des potagers, des poulaillers, on a une vie plutôt traditionnelle".
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