Fusillades à Grenoble : le maire Éric Piolle écrit aux ministres de l'Intérieur et de la Justice pour demander davantage de moyens

Un mineur de 15 ans a été tué mardi soir à côté d'un point de deal après une nouvelle fusillade à Grenoble.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, invité de France Inter, le 23 octobre 2024. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Éric Piolle, le maire de Grenoble, en Isère, vient d'écrire aux ministres de l'Intérieur et de la Justice pour demander davantage de moyens après une série de violences par arme à feu inédite ces derniers mois, rapporte mercredi 23 octobre France Inter. Mardi soir, un adolescent de 15 ans a été tué par balle, dans le centre-ville, et un autre a été blessé tout près d'un point de deal. Il s'agit du deuxième meurtre par balle en 48 heures dans l’agglomération grenobloise.

"Je suis inquiet parce qu'on a l'impression de revenir dans les années 70-80, début des années 90, où il y avait des morts à foison, une violence débridée, ou en 2007 où il y avait eu 10 morts dans l'année dans des règlements de comptes", confie l'élu. Pour Éric Piolle, il s'agit d'une "guerre économique à laquelle se livrent les dealers, de façon très violente". Il ajoute : "C'est les petits d'en bas qui sont tués, là encore ce jeune garçon de 15 ans".

Des effectifs policiers supplémentaires pas forcément visibles

"À chaque fois qu'il y a un nouveau ministre de l'Intérieur, nous demandons des effectifs supplémentaires, regrette Éric Piolle. Les différents ministres de l'Intérieur m'ont octroyé, et on a l'impression de les arracher, pas loin de 200 policiers supplémentaires depuis que j'ai été élu en 2014. Depuis 10 ans, il y a 200 policiers de plus sur l'agglomération en théorie : mais comme on n'a pas les chiffres, qu'il n'y a aucune transparence sur les effectifs, ces effectifs, on ne les voit pas", déplore-t-il.

Le maire souhaite "que ça bouge, on ne peut pas rester sur un échec, ça fait 20 ans que la politique gouvernementale des différents ministres de l'Intérieur est en échec."

La vidéosurveillance inefficace

Concernant la vidéosurveillance, Éric Piolle assure qu'en pratique "ça ne marche pas". Il explique : "On en a mis davantage pour faire de la régulation publique, pour regarder les flux, etc. Mais ça ne marche pas. Notre agent qui a été abattu froidement, début septembre, a été abattu sous l'œil de nos caméras. Dans le quartier où a été abattu ce jeune de 15 ans, nous avions discuté pendant longtemps avec les policiers pour savoir où mettre une caméra. Nous avons installé la caméra, elle a duré une demi-heure : la caméra qui gêne est détruite."

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