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Saint-Étienne : après le chantage à la vidéo intime, "la deuxième marche des fiertés se fera sans la municipalité", annonce l'association Triangle Rose

L'association de défense des droits des personnes LGBT+, Triangle Rose, dénonce ce mercredi le "pinkwashing" de la municipalité de Saint-Etienne, une manière de se donner une image engagée pour les droits LGBT+ sans réellement y croire. Son président fait référence à l'affaire de chantage à la vidéo intime impliquant le maire.
Article rédigé par franceinfo
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Marche des fiertés (illustration) (OLIVIER DONNARS / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Après le chantage à la vidéo intime impliquant le maire de Saint-Etienne, "la deuxième marche des fiertés se fera sans la municipalité", annonce Jérôme Masegosa, président de l'association Triangle Rose à Saint-Etienne. Il était l'invité mercredi 17 mai de France Bleu Saint-Etienne Loire.

>> Chantage à la vidéo intime à Saint-Etienne : le maire Gaël Perdriau est mis en examen, on vous résume l'affaire dans laquelle l'élu est impliqué

À l'occasion de la journée de lutte contre l'homophobie et la transphobie, le président de l'association est revenu sur la situation à la mairie de Saint-Étienne, après les révélations sur l'affaire d'une vidéo intime impliquant le maire. L'association Triangle Rose a dénoncé le volet homophobe de l'affaire de la vidéo intime et parle de "climat ambiant homophobe à Saint-Etienne".

"C'est un tout. Avant l'affaire, on a eu des problèmes assez graves d'agression dans la rue, notamment des guets-apens en centre-ville", se souvient Jérôme Masegosa. "Face à cela, on espérait avoir une municipalité qui soit la plus investie possible, notamment quand elle vient lors de la marche des fiertés montrer son soutien, dont on peut maintenant questionner la sincérité".

La sex-tape a été tournée en 2015

Le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau a été mis en examen pour chantage et placé sous contrôle judiciaire en avril dernier. Il est accusé avec son entourage d'avoir fait du chantage concernant une vidéo intime, une sex-tape tournée en janvier 2015 dans laquelle on peut voir le centriste Gilles Artigues, rival politique du maire, se faire masser par un homme dans une chambre d'hôtel à Paris. Le chantage avait pour but de neutraliser l'élu centriste.

Le président de Triangle Rose dénonce le "pinkwashing" de la municipalité, une manière de se donner une image progressiste et engagée pour les droits LGBT+ sans réellement y croire, à l'instar du "greenwashing" dans le domaine environnemental.

"On est plus dans le cadre du "pinkwashing" que dans le cadre d'un soutien franc"

Jérôme Masegosa, président de l'association Triangle Rose

à franceinfo

Il ajouta "comment on peut avoir une municipalité pleinement investie quand notre maire, le premier édile de la ville, est témoin lui-même d'insultes à caractère homophobe, et ne réagit pas ?"

La deuxième marche des fiertés, prévue à l'automne à Saint-Etienne, "se fera sans la municipalité mais se fera quand même", assure Jérôme Masegosa.

>> Chantage à la vidéo intime à Saint-Étienne : "Les preuves de la réalité de la machination et du chantage sont accablantes", selon l'avocat de Gilles Artigues

SOS homophobie réfléchit à se constituer partie civile dans l'affaire de la vidéo intime. Triangle Rose ne se prononce pas encore mais son président explique qu'"il y a d'autres initiatives en cours à Saint-Etienne, on est en train de réfléchir avec les autres associations [ndlr, de défense des droits LGBT+] à ce qu'on va faire, quelle sera la tournure, on ne le sait pas encore, mais il y aura une initiative effectivement".

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