Menace au couteau dans un collège à Rennes : "La répétition des faits préoccupe la communauté enseignante", selon Carole Zerbib, proviseure et membre du SNPDEN
L’élève de 12 ans qui a menacé sa professeure d’anglais à Rennes (Ille-et-Vilaine) avec un couteau, mercredi 13 décembre, était déjà connue pour avoir des troubles du comportement, mais disait vouloir faire pareil qu’à Arras. "C’est ça qui est inquiétant et qui préoccupe toute la communauté enseignante, c’est la répétition des faits et leur régularité. [L’assassinat de Dominique Bernard à Arras] s’est passé il n’y a pas si longtemps et on se retrouve de nouveau avec une élève qui arrive armée dans un établissement scolaire pour s’en prendre à son enseignant", déplore Carole Zerbib, proviseure du lycée Voltaire à Paris et membre du SNPDEN-UNSA, sur le plateau du 12/13 info.
Elle regrette également que des sujets deviennent "difficiles à aborder", comme la théorie de l’évolution, la sexualité ou certains faits historiques. "Il y a des parents qui ne comprennent pas ce qu’est l’école de la République. (…) Je pense qu’en expliquant, en éduquant, on peut arriver à faire comprendre les choses, sinon on change de métier", déclare-t-elle.
45% des enseignants du secondaire ont changé leur manière d’enseigner
Également présent sur le plateau du 12/13 info, le politologue Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’Ifop, indique qu’il "faut faire la distinction entre cette affaire qui relève d’un cas psychiatrique et les atteintes à la laïcité". Une enquête de l’Ifop du printemps 2023 révélait que "45% des enseignants du secondaire avaient modifié leur façon d’enseigner après l’assassinat de Samuel Paty, et plus de 60% pour les enseignants en REP+." Si l’affaire de Rennes est différente de celle d’Issou (Yvelines), où trois élèves sont visés par des mesures disciplinaires après avoir refusé de voir un tableau de cinq muses nues, elle "s’inscrit dans un climat de montée de tension et d’inquiétude de la part des enseignants", selon l’expert.
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