Pollution au fioul au large de la Bretagne : "Aucune clémence pour ceux qui polluent les océans"
Le 22 décembre 2016, deux coques contenant du fioul ont sombré au large de l'île de Sein, entraînant un risque de pollution. Les carcasses laissent échapper des hydrocarbures. Jean-Paul Hellequin, président de l'association de défense du littoral Mor Glaz a demandé, jeudi sur franceinfo, que l'armateur Maersk soit sanctionné.
Deux coques de navires, qui ont sombré le 22 décembre 2016 au large du Finistère, pourraient causer une importante pollution. Les vols de reconnaissance ont permis de détecter des traces d'hydrocarbures qui s'échappent des carcasses. Selon les documents fournis par l'armateur, des "produits non pompables" se trouvaient dans les soutes. Jean-Paul Hellequin, président de l'association de défense du littoral Mor Glaz a demandé, jeudi 5 janvier sur franceinfo, des sanctions à l'encontre de l'armateur.
franceinfo : La présence d'hydrocarbures dans ces coques vous étonne-t-elle ?
Jean-Paul Hellequin : Nous avions de gros doutes sur le passeport vert de ces deux navires. Ils doivent remplir certaines conditions d'être déconstruits dans des chantiers. Si, Maersk, le premier armateur du monde choisit de faire déconstruire ses navires en Turquie plutôt que dans un chantier nord-européen, c'est qu'il y a une raison.
La déconstruction est moins chère et les navires ne remplissent pas forcément toutes les conditions pour être déconstruits en Europe. Ils ne sont pas dépollués. On voit bien que nos doutes se confirment et nous espérons que la France va rester très ferme face à ce premier armateur mondial. Il faut lui imposer de remonter ses coques et de les faire déconstruire dans les règles.
Que demandez-vous exactement concernant le traitement de ces épaves ?
Il faut que des armateurs de cette importance sachent qu'on ne peut pas déconstruire des navires dans n'importe quelle condition et qu'il y a des règles à respecter. Nous demandons que les navires soient renfloués.
Au départ, on parlait de 10m3 de fioul lourd dans une des coques, maintenant on parle de centaines de m3 de fioul en cumulé dans les deux coques. Ils doivent être impérativement renfloués et peu importe ce que cela coûte. La France n'est pas là pour négocier, elle est là pour forcer l'armateur à retirer ces coques.
Qu'attendez-vous du gouvernement ?
Nous avons envoyé, mercredi 4 janvier, une lettre ouverte à la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal. Nous lui rappelons qu'il faudrait peut-être avoir des obligations dans le domaine de l'organisation maritime internationale pour que tous les navires soient équipés de sécurité passive embarquée. Ce qui permettrait de remonter le fioul dans ces coques en très peu de temps, c'est-à-dire une à deux semaines.
Les règles n'ont pas été respectées. Le premier armateur mondial doit être sanctionné. On ne doit faire preuve d'aucune clémence pour ceux qui polluent les océans et ne respectent pas les marins.
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