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Cadets de la République: Hortefeux change d'avis

"Il a été décidé de procéder au recrutement de 900 cadets de la République à compter du 1er octobre"
Article rédigé par France2.fr
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Cadets de la République (© France)

"Il a été décidé de procéder au recrutement de 900 cadets de la République à compter du 1er octobre""Il a été décidé de procéder au recrutement de 900 cadets de la République à compter du 1er octobre"

C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur mercredi soir dans un communiqué, précisant que "les engagements pris vis-à-vis de ces jeunes seront tenus".

1.050 garçons et filles âgés entre 18 et 25 ans avaient réussi les tests pour entrer le 1er septembre dans les écoles de police afin de devenir cadets de la République.

Ils avaient reçu fin juillet un appel téléphonique leur annonçant l'ajournement de cette formation, suivi d'une lettre, avait reconnu mardi le ministère de l'Intérieur.

Les "cadets de la République" ont été créés par Nicolas Sarkozy, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, pour favoriser la mixité sociale au sein de la police, en offrant à des jeunes non bacheliers une formation en alternance (payée 600 euros par mois) les préparant au concours de gardien de la paix, pour lequel le bac est exigé.

"Ce programme qui connaît un vif succès auprès des jeunes, a tenu à préciser le ministre de l'Intérieur, est un élément phare de la politique de promotion de l'égalité des chances et de la diversification du recrutement que mène ce ministère depuis 2002."

Un "ajournement" qui a provoqué la colère des syndicats policiers

L'annonce de l'ajournement de cette formation avait provoqué la colère des syndicats policiers et plongé dans le désarroi les futurs élèves ayant tout lâché pour suivre cette formation. "On m'a téléphoné le 31 juillet pour m'annoncer la nouvelle, confirmée par une lettre reçue le 3 août, c'est comme si le ciel m'était tombée sur la tête", a expliqué Sophie, 21 ans, titulaire d'un brevet de coiffure. Artisan en Bretagne, Christophe ne décolérait pas depuis que sa fille, Michèle, avait reçu la lettre l'informant de la suspension de son incorporation prévue le 1er septembre : "Elle avait parfaitement réussi les tests, elle était ravie, jamais je n'aurais pensé que le ministère de l'Intérieur ne respecterait pas son contrat moral."

Le porte-parole du premier syndicat de gardiens de la paix, l'Union syndicale majoritaire, Yannick Danio, avait estimé que la suspension de l'incorporation de futur policiers était "sans précédent dans l'histoire de la police nationale". "On met des jeunes, très motivés par le métier de policier, au chômage, c'est scandaleux", ajoutait-il.

Pour le syndicat Alliance, ce "n'est qu'une partie du problème"

Pour le secrétaire général du syndicat Alliance-police Jean-Claude Delage, la question des 1.050 cadets ne constitue "qu'une partie du problème puisque 2.700 personnes qui ont réussi le concours de gardiens de la paix attendent elles aussi d'être admises dans les écoles, ainsi que 700 adjoints de sécurité".

Il évoque les contraintes budgétaires provoquées notamment par l'allongement de l'âge du départ à la retraite à 65 ans qui limite le nombre de départs et qui coûte cher, car un jeune policier n'a pas le même salaire qu'un "vieux" policier."Les questions budgétaires ne doivent pas créer le désordre social auprès de jeunes à qui on a promis une incorporation le 1er septembre", selon Jean-Claude Delage.

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