Ce qu'il faut retenir de la deuxième conférence de presse de Hollande
Le président de la République a reçu les journalistes à l'Elysée pour lancer la deuxième année de son mandat, jeudi. Résumé.
Il a lancé "l'an II" de son quinquennat. Au cours de la conférence de presse, la deuxième de son mandat, qu'il a tenue à l'Elysée jeudi 16 mai, François Hollande s'est voulu ferme et déterminé. Pas d'annonce fracassante mais la mise à plat d'une feuille de route et d'objectifs sur lesquels il demande à être jugé. Voici l'essentiel de son intervention.
Le style : la fermeté
Ni souriant, ni fermé, le président de la République a voulu démentir la réputation de mollesse qui le poursuit. Sommé, de part et d'autres, de montrer un cap et de démontrer son autorité, il n'a eu de cesse d'utiliser la première personne du singulier.
"Je ne cherche aucune défausse, ni sur le passé, ni sur l'extérieur", a-t-il martelé, tout en assurant avoir effectué "des réformes essentielles", dont "le sérieux budgétaire". Questionné sur sa ligne politique, il répond : "Est-ce que je suis social-démocrate ? Est-ce que ce serait mieux ? (...) Je suis un socialiste qui veut faire réussir la France." Il ajoute un peu plus tard : "Je n'ai cessé de décider depuis que je suis là. J'ai appris ce que c'était que d'être président, c'est décider."
Le mot : "l'offensive"
"L'an I a été entièrement consacré à la défense de notre souveraineté, la remise en ordre de notre économie, la sauvegarde de notre modèle social et la réparation des injustices", a entamé François Hollande, avant de lancer : "L'an II, ce doit être l'offensive."
La phrase : "Je suis président au pire moment"
"On ne souhaite pas être impopulaire, je ne l'ai pas cherché. Ce n'était pas un objectif que je m'étais fixé." Président le plus impopulaire de la Ve République, François Hollande a arraché un sourire à son assistance avec cette pirouette, avant de répondre : "Où en sera le chômage, où en sera la croissance, où en sera le mieux-vivre, c'est sur cela que je demande à être jugé", et pas sur les sondages, a-t-il martelé.
"Je suis président au pire moment, a-t-il tout de même souligné. Je savais que c'était une crise [qui m'attendait], même si on ne pouvait pas encore imaginer la longueur de cette crise et la durée de la récession en Europe".
Les annonces
Pas de mesure miracle ni d'annonce révolutionnaire. Fidèle à sa ligne, selon laquelle il faudra plusieurs années pour redresser le pays, François Hollande n'a fait que réaffirmer des dispositifs à l'étude ou déjà annoncés.
Un gouvernement économique européen. En commençant son intervention par la situation en Europe, François Hollande a plaidé pour "une initiative européenne", déclinée en quatre mesures, dont l'instauration d'un gouvernement économique de la zone euro. Objectif : "changer l'orientation, avoir plus de croissance, et moins d'austérité."
Un plan d'investissement sur dix ans. Pour relancer la croissance, le président a évoqué un plan d'investissement sur dix ans, qui devrait être présenté en juin par le gouvernement. Il est orienté selon quatre grands axes : le numérique, la transition énergétique, les grandes infrastructures de transport et la santé. Il pourrait être partiellement financé par des fonds étrangers : "Tout ne peut pas venir de l'Etat et, donc, pour financer ces investissements d'avenir, nous devrons aussi aller chercher le secteur privé, le partenariat, des capitaux extérieurs, des fonds d'investissement, parfois même de l'étranger."
Pas de remaniement. Alors que la rumeur court et que les spéculations vont bon train, le chef de l'Etat a tranché : un remaniement ? "Pas aujourd'hui, pas maintenant, ce n'est pas d'actualité." Qualifiant son Premier ministre de "courageux", "loyal", "désintéressé", il lui a "[renouvelé] toute [sa] confiance pour les mois qui viennent".
Des dispositifs confirmés ou élargis. François Hollande a par ailleurs confirmé que l'assurance-vie serait réformée pour favoriser le financement des entreprises ; qu'un plan d'épargne en actions (PEA) visant les petites et moyennes entreprises serait créé ; que la taxation des plus-values de cession serait révisée, et serait stable pour le restant de son quinquennat. Enfin, il a demandé une mise en œuvre plus large des emplois d'avenir et des contrats de génération en France, les deux dispositifs destinés à lutter contre le chômage. L'objectif est de créer 100 000 emplois d'avenir d'ici la fin de l'année.
Le droit de vote des étrangers après 2014. Sur cet engagement de campagne, régulièrement remis sur le tapis par le Parti socialiste lui-même, François Hollande a promis un texte, mais plus tard : "Après les élections municipales. Comme cela, il n'y aura plus d'enjeu. Il sera soumis au Parlement et le Parlement en fera l'adoption s'il le souhaite."
Sur le système des retraites. C'est l'une des plus importantes réformes à venir. Le président a confirmé que "dès lors que l'on vit plus longtemps, on devra travailler aussi un peu plus longtemps".
La promesse
S'il a concédé qu'il faudrait de "la patience" avant de voir revenir la croissance dans l'Hexagone, tout juste frappé par la récession, François Hollande a réitéré son engagement de voir la courbe du chômage s'inverser d'ici la fin de l'année 2013. "Je réédite ici devant vous, en prenant des risques, mais aussi mes responsabilités, que la courbe du chômage peut s'inverser d'ici à la fin de l'année, a-t-il insisté. Je m'y tiens."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.