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La France retombe en récession : c'est grave, docteur ?

Il s'agit du deuxième trimestre consécutif de croissance négative. François Hollande juge la "situation grave".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un ouvrier de l'usine PSA de Sochaux-Montbéliard (Doubs) travaille sur une chaîne d'assemblage, le 18 mars 2009. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Pas d'embellie sur le front économique. Après un recul de la croissance de 0,2% au 4e trimestre 2012 et de 0,2% au 1er trimestre 2013, la France est officiellement en récession, selon les chiffres de l'Insee publiés mercredi 15 mai. 

Une "situation économique grave", selon François Hollande qui s'est exprimé lors du Conseil des ministres, même s'ila souligné que la récession dans laquelle la France est entrée était "moins profonde que celle connue en 2008-2009". Francetv info s'est penché sur les caractéristiques de ce phénomène. 

Pourquoi la France est-elle en récession ?  

Une récession correspond à un recul du produit intérieur brut (PIB) pendant deux trimestres consécutifs.

Les chiffres de l'Insee traduisent une économie au point mort. "Au premier trimestre 2013, la production de biens et services est étale (–0,1% après –0,4%)", écrit l'Insee, tandis que "la production de biens manufacturés diminue légèrement (–0,3% après –2,2%)."

La production de services marchands stagne quant à elle à 0% après +0,1%, et l’activité dans la construction se replie de nouveau (-0,8% après -0,9%), note l'Insee. Par ailleurs, les exportations reculent encore (-0,5% après -0,7%). "Cela signifie que nos usines, nos ateliers, nos services, distribuent, fabriquent et vendent un peu moins tous les jours", résume le journaliste économique de RTL Christian Menanteau.

Enfin, la France fait face à une baisse du pouvoir d'achat des ménages historique. Celui-ci a chuté de 0,9% en 2012 (contre -0,4% prévus par l'Insee au mois de mars). Autre indicateur dans le rouge, la consommation des ménages, qui a diminué de 0,4% l'an dernier.

Combien de temps cela va-t-il durer ?

Pour 2013, le gouvernement maintient cependant sa prévision de croissance à 0,1%, assure Bercy après la publication de ces mauvais chiffres. Le ministère est convaincu qu'une reprise se fera sentir au deuxième semestre.

Dans ses dernières estimations, publiées lundi, la Banque centrale a indiqué que la croissance devrait en effet revenir à 0,1% au deuxième trimestre. Ce chiffre "correspond à celui contenu dans la dernière note de conjoncture de l’Insee", relèvent Les Echos.

Mais le quotidien économique note que "la plupart des organismes et institutions prévoient un recul du PIB français cette année. Il atteindrait 0,1% selon le FMI et les 'sages' du Haut Conseil des finances publiques."

Quelles vont en être les conséquences ?

Interrogé sur RTL, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, estime que cette mauvaise nouvelle constitue "une raison supplémentaire pour dire qu'il faut la priorité sur l'emploi". Et pour cause, une baisse de la croissance s'accompagne d'une augmentation du chômage : "La France a besoin de créer 150 000 emplois par an. Quand vous avez une croissance nulle, vous en perdez également 150 000. Il manque donc 300 000 emplois, le chômage augmentera d'un point, pour atteindre 11,5% à la fin de l'année 2013", avait calculé Henri Sterdyniak, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), interrogé par francetv info mi-avril.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a réagi en indiquant que "la France [devait] proposer un programme crédible de réformes". Car si la récession venait à durer, le gouvernement serait contraint de revoir sa copie budgétaire, afin d'éviter de creuser le déficit. Une donnée sur laquelle Bruxelles, qui a déjà fait des concessions concernant son retour à 3% du PIB, est particulièrement attentif.

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