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Chasse : des maires bretons dénoncent l'inaction des pouvoirs publics et veulent une régulation

Fin octobre, un automobiliste avait été tué accidentellement par le tir d'un chasseur, près de Rennes (Ille-et-Vilaine)

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un chasseur à Brissac-Quincé (Maine-et-Loire) en 2007. (MAXPPP)

"Jeter un pavé dans la mare." La maire de Laillé (Ille-et-Vilaine), Françoise Louapre, a fait interdire par arrêté municipal la chasse à moins de 150 mètres des habitations ainsi que l'usage de la carabine sur l'ensemble de la commune. Elle et d'autres maires bretons ont dénoncé, samedi 13 novembre, l'inaction des pouvoirs publics en matière de régulation de la chasse après la mort d'un automobiliste de 67 ans, tué par un tir de chasseur le 30 octobre au sud de Rennes

"On veut des décisions législatives", a expliqué au cours d'une conférence de presse l'édile de Laillé, précisant que "les chasseurs eux-mêmes" étaient "inquiets de l'utilisation de carabines de plus en plus puissantes par des chasseurs qui n'ont pas les qualifications suffisantes". Dans une lettre ouverte au préfet d'Ille-et-Vilaine et à la ministre de la Transition écologique, Françoise Louapre et quatre autres maires du département demandent la mise en place de certificats médicaux pour les chasseurs, un meilleur encadrement de l'usage des carabines (dont la portée peut atteindre 2 km) ou la fixation de demi-journées sans chasse les samedis et dimanches après-midi.

"Des tirs perdus inacceptables"

"On essaie de faire bouger les choses pour que l'État prenne ses responsabilités. Je regrette qu'on n'ait aucune réponse", a commenté Michel Delmolder, maire de Pont-Péan. "Il y a des tirs perdus qui sont inacceptables", a estimé Philippe Salmon, maire de Bruz. "On n'est pas anti-chasse, on n'est pas pro-chasse. Nous souhaitons faire évoluer les pratiques", a assuré Françoise Louapre. Selon elle, la chasse est nécessaire face à la "surpopulation de sangliers" qui détruisent les cultures. Dans leur lettre ouverte, les maires demandent d'ailleurs "la gestion urgente et efficace de la surpopulation de sangliers", "l'interdiction de l'agrainage", et "l'arrêt de l'élevage des sangliers dans certaines chasses privées".

Une centaine de personnes ont manifesté samedi après-midi devant la mairie de Laillé pour réclamer des mesures plus drastiques de limitation de la chasse. "Pour nous, [cet arrêté municipal], c'est une avancée, mais ce n'est pas assez. On veut que ça aille beaucoup plus loin", a estimé Jimmy Nedellec, du collectif Forest Shepherd, qui réclame notamment un "moratoire sur la chasse dans la commune" et une interdiction de tirs à moins de 500 mètres des jardins.

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