"Il y a sûrement encore beaucoup à faire dans la communication" auprès des promeneurs reconnaît le président de la Fédération nationale des chasseurs
Après l'accident mortel de chasse dans le Cantal, où une randonneuse de 25 ans a été tuée par une balle perdue, le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, annonce "un grand séminaire sur la sécurité et sur l'utilisation de la nature avec les autres usagers au mois de mai."
Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, estime lundi 21 février sur franceinfo qu'"il y a sûrement encore beaucoup à faire dans la communication" auprès des promeneurs en forêt, après la mort d'une randonneuse de 25 ans samedi 19 février lors d'une battue aux sangliers dans le Cantal, tuée par une balle perdue. La chasseuse de 17 ans suspectée d'être l'auteure du tir sera déférée ce mardi devant un juge. "On avait prévu à la fin de l'année 2022 d'organiser un grand séminaire sur la sécurité et sur l'utilisation de la nature avec les autres usagers. On va précipiter un petit peu les choses et on fera ça au mois de mai."
franceinfo : Prendre la mesure du drame : qu'est-ce que ça signifie pour vous ?
Willy Schraen : On est tout à fait conscient d'un drame absolu. On imagine tout ce que ça peut être de perdre un enfant pour les parents, pour les proches, pour la famille, dans d'un accident de chasse. On prend évidemment toute cette mesure. La courbe des accidents chasse est en baisse drastique, moins 40% pour les accidents et moins 71% pour les accidents mortels, alors qu'on a multiplié par dix le nombre de balles tirées aujourd'hui en France. Ça veut dire qu'on fait un travail énorme sur la sécurité depuis 30 ans. Malheureusement, de temps en temps, il peut y avoir un accident. J'en suis vraiment attristé. Ce n'est pas pour autant qu'il y en ait qu'un ou deux tous les deux à trois ans qu'on ne doit pas prendre la mesure de ça et trouver des solutions. On avait prévu à la fin de l'année 2022 d'organiser un grand séminaire sur la sécurité et sur l'utilisation de la nature avec les autres usagers. On va précipiter un petit peu les choses et on fera ça au mois de mai. Il y a également la commission parlementaire qui travaille sur la sécurité à la chasse, donc, on va essayer de coupler un peu tout ça et mettre les gens autour de la table. On va essayer de travailler sur ça. Dans cet accident, le sanglier qui a été visé a été tué, il y a probablement un ricochet de balle, et probablement des gens qui se trouvaient dans un carré de chasse. Il y a sûrement encore beaucoup à faire dans la communication.
Vous dites qu'il faut renforcer la communication pour ceux qui n'ont pas l'habitude de se promener en forêt : ça veut dire quoi ?
Sur le domaine public, c'est déjà extrêmement réglementé, puisqu'on part du principe que tout le monde peut aller sur le domaine public. On a déjà des jours de chasse précis qu'on peut consulter préalablement sur le site l'ONF. A l'entrée de la forêt, il y a des panneaux où l'on donne les lieux, les jours de chasse dans les forêts publiques. Ces jours sont extrêmement réglementés, très peu nombreux. Déjà, le dimanche, quand on a des forêts périurbaines, il n'y a pas de chasse, c'est interdit dans le cahier des charges. Pour le reste, sur les propriétés privées qui peuvent être traversées par des chemins publics, c'est là qu'on peut avoir des problèmes comme on a pu le voir il y a deux jours.
Pourquoi la France est-elle un des seuls pays européens à autoriser la chasse tous les jours ? Pourquoi ne pas les adapter ?
Vous avez une idée très réductrice de l'Europe. Dans les pays nordiques, dans tous les pays de l'Est, c'est tous les jours. Et ailleurs, ça dépend non pas des régions mais surtout des espèces. Là où il y a des réglementations qui peuvent être sur certains jours, on parle surtout de battues grand gibier avec des tirs à balles. D'autres chasses se font tous les jours. Dès qu'on est sur des lieux publics, on doit partager la nature, on est totalement favorables à cela. Après, quand vous êtes chez vous, dans votre bois privé sans chemins publics, on est quand même dans le cas d'une propriété privée : là, l'accord doit être trouvé avec des gens qui veulent pénétrer et qui doivent prendre leurs responsabilités et ne pas prendre de risques.
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