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La Fédération des chasseurs attaque Sandrine Rousseau en justice pour des propos sur les féminicides

En février 2022, Sandrine Rousseau avait tenu des propos sur les féminicides et "la violence intrinsèque" des chasseurs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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Sandrine Rousseau à Grenoble (Isère), le 25 août 2022 (NICOLAS LIPONNE / HANS LUCAS / AFP)

Ils se sont sentis insultés. La Fédération nationale des chasseurs (FNC) poursuit la députée Sandrine Rousseau pour des propos en février dans lesquels l'écologiste avait tracé un lien entre les féminicides et une supposée "violence intrinsèque" des chasseurs. La FNC lui réclame près de 100 000 euros de dommages et intérêts, selon l'assignation consultée jeudi 25 août par l'AFP. Pour l'avocat de la FNC, les propos de l'élue constituent un "dénigrement" et doivent être qualifiés de "faute intentionnelle grave" ayant occasionné un "préjudice moral"

"Je pense qu'il faut arrêter la chasse complètement", avait déclaré Sandrine Rousseau, le 22 février sur France 2, après la mort d'une randonneuse tuée accidentellement par le tir d'une jeune chasseuse dans le Cantal. "Ça n'est pas un loisir que d'aller tuer des animaux le week-end avec des fusils. Et par ailleurs (...), le reste de la semaine, on peut aussi le braquer contre sa femme. On a vu qu'un féminicide sur quatre est lié à des armes de chasse", avait déclaré celle qui était alors présidente du conseil politique du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot.

"La nature ne leur appartient pas"

"Tous les chasseurs ne tuent pas leur femme", avait rétorqué le journaliste. "Non heureusement (...) mais ça fait partie de cette violence intrinsèque de cette catégorie de la population qui pense que, dans ses loisirs, on peut aller toutes les semaines tuer des animaux dans la forêt au détriment des promeneurs", avait argumenté la finaliste de la primaire écologiste.

"Ces propos sont scandaleux : elle n'aime pas la chasse, c'est son droit, mais de là à faire des raccourcis dans les médias entre les féminicides et la chasse, c'est extrêmement insultant", a déclaré le président de la FNC, Willy Schraen, pour justifier le recours en justice.

"Les chasseurs ne supportent pas qu'on ne soit pas d'accord avec eux", a réagi jeudi Sandrine Rousseau devant des journalistes en marge des journées d'été des Verts à Grenoble. "La nature ne leur appartient pas. On ira à ce procès. Je viens de sortir un livre, Sortir de l'androcène (néologisme signifiant l'ère des mâles), ils devraient le lire", a-t-elle déclaré. Une première audience, pour consignation et fixation du calendrier de la procédure, doit se tenir le 21 septembre devant la 17e chambre civile du tribunal de Paris.

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