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Le président de la Fédération nationale des chasseurs est favorable "au test d'alcoolémie pour sortir de l'hystérie de certains ténors de l'extrême gauche"

S'il ne voit pas d'inconvénient à ne pas boire et à éviter de "tirer sur le voisin", Willy Schraen s'oppose en revanche farouchement à l'interdiction de la chasse le dimanche.

Article rédigé par franceinfo
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Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, le 18 octobre 2022. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le gouvernement envisage d'instaurer un délit d'alcoolémie dans son futur plan pour mieux sécuriser la chasse. Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, se déclare mardi 25 octobre sur franceinfo favorable "aux contrôles quand on sera en pratique de chasse". Il assure que les chasseurs "s'autorégulent" et qu'il "y a bien longtemps qu'il n'y a plus d'alcool chez nous, ou très peu, ou de façon exceptionnelle".

"Quand on voit quelqu'un qui est sous l'emprise de l'alcool et qui va se mettre à chasser, on lui demande gentiment de s'asseoir, de poser son fusil et de revenir quand ça ira mieux."

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs

à franceinfo

Le président de la Fédération nationale des chasseurs pense qu'"avec 30 millions de journées de chasse tous les ans pour trois ou quatre accidents liés à l'alcool, les chasseurs ont choisi depuis longtemps. Maintenant, pour sortir de l'hystérie de certains ténors de l'extrême gauche qui veulent nous faire la peau en permanence, il faut mettre un test d'alcoolémie, aucun problème", explique-t-il. Willy Schraen se déclare ainsi ouvert à l'instauration d'un test sur le même modèle que pour les automobilistes : "On estime qu'on peut encore conduire une voiture quand on a bu au maximum deux verres, donc c'est qu'on doit pouvoir tenir une arme", explique-t-il.

Le gouvernement enfonce des portes ouvertes

Le gouvernement envisage également de généraliser les tirs en battue uniquement quand le gibier est dans un angle de 30 degrés en face du chasseur. Une mesure qui va dans le "bon sens", selon le président de la Fédération nationale des chasseurs. Willy Schraen assure que les chasseurs "prônent déjà ça un peu partout. En clair, on ne tire pas sur son voisin, tout ça c'est logique", lance-t-il. Pour Willy Schraen, "si l'État veut absolument enfoncer une porte ouverte, comme pour l'alcool, en disant qu'il faut tirer sur les animaux avec un angle de 30 degrés quand on est en battue, écoutez pourquoi pas". Il explique ne pas être "contre" à partir du moment "où c'est accidentogène en interne des chasseurs".

Willy Schraen se déclare aussi "ouvert aux discussions" sur une limitation des jours de chasse. Il précise cela dit que "quand on est chez soi ou quand on loue le droit de chasse, on a quand même le droit de faire ce qu'on veut dans le domaine privé". Il plaide ainsi une différenciation par rapport au "domaine public". Le président de la Fédération nationale des chasseurs affirme que "dans les forêts domaniales, il y a une ou deux journées maximum de chasse par semaine" et "dans les forêts domaniales périurbaines, souvent le week-end est interdit". Il refuse en revanche la proposition de France Nature Environnement d'interdire la chasse le dimanche après-midi.

"Il est hors de question qu'on lâche le dimanche après-midi, on n'est pas des sous-hommes."

Willy Schraen

à franceinfo

Il pointe plutôt du doigt un problème de "communication. Il y a beaucoup de gens qui décident brutalement à 15 heures, quand il y a un rayon de soleil, de sortir en forêt. Ils tombent nez à nez sur des chasseurs et, parce qu'ils écoutent la télé et la radio, ils sont terrorisés parce qu'ils pensent que c'est plus dangereux que l'Ukraine et qu'il y a 300 morts par jour", critique le président de la Fédération nationale des chasseurs.

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