Accidents de chasse : alcoolémie, angle de sécurité… Les pistes du gouvernement pour améliorer la sécurité
Une de ces pistes est l'instauration d'un délit d'alcoolémie avec les mêmes règles que pour les automobilistes. Les chasseurs ne pourront donc pas avoir plus de 0,5 gramme d'alcool par litre de sang.
Un plan pour mieux sécuriser la pratique de la chasse va être annoncé, mardi 25 octobre, par la secrétaire d'État à l'Écologie, Bérangère Couillard, lors d'une visite dans la Marne. Plusieurs points vont être négociés jusqu'aux vacances de Noël et des mesures seront édictées en fin d'année 2022 ou en début d'année 2023, selon les informations de franceinfo. Parmi les pistes envisagées, l'instauration d'un délit d'alcoolémie. Une mesure que ne rejette pas le président de la Fédération nationale des chasseurs qui déclare sur franceinfo mardi vouloir "sortir de l'hystérie de certains ténors de l'extrême gauche".
Le gouvernement souhaite que les chasseurs soient soumis aux mêmes règles que les automobilistes. Ils ne pourront donc pas avoir plus de 0,5 gramme d'alcool par litre de sang. "Dès qu'il y a un accident de chasse ça fait le buzz. Mais quand c'est un accident de voiture, de trottinette, on ne dit rien et on ne dit pas si c'est l'alcool ou pas", réagit Laurent Faudon, le président de la Fédération des chasseurs du Var. Il dénonce un "acharnement sur la chasse".
L'alcool est à l'origine de 9% des accidents de chasse, estime un rapport du Sénat. C'est donc loin d'être une majorité, mais c'est toujours trop, pour Muriel Arnal, la présidente de One Voice, l'association de défense des animaux : "C'est une mesure importante et nous espérons qu'il y aura autant de contrôles et de manière aussi indépendante qu'il y en a pour les conducteurs automobiles." Les contrôles seront menés par les agents de l'Office français de la biodiversité ou par les gendarmes, la décision n'a pas encore été prise, ni le montant de l'amende en cas de contrôles positifs.
Un angle de tir de sécurité de 30 degrés
Le plan du gouvernement prévoit aussi que les chasseurs seront mieux formés aux gestes de premier secours et à la manière de panser des plaies. Il est également envisagé de généraliser les tirs uniquement quand le gibier est dans un angle de 30 degrés en face du chasseur. Cela permet d'éviter de tirer sur un voisin de chasse. Cette pratique est déjà en place dans de nombreux départements.
Les promeneurs seront également mieux informés lors des périodes de chasse, notamment grâce à des applications indiquant les lieux où se trouvent les chasseurs. Un mode de communication plus simple que la consultation des arrêtés préfectoraux ou des panneaux installés sur des sentiers. "Les chasseurs ont autorité sur l'usage de la nature et ce n'est pas normal, réagi Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue de protection des oiseaux. C'est aux chasseurs de faire en sorte que leur activité de loisir ne soit pas pénalisante pour les autres usagers de la nature. Il faut imposer un jour de non-chasse en France, de préférence le dimanche."
Un "jour de non-chasse" que défend aussi le sénateur écologiste Daniel Salmon. Il suggère "de garder le samedi matin pour la chasse et laissons le reste pour les promeneurs". Le sénateur écologiste estime que "le dimanche sans chasse est fondamental". Il propose tout de même de garder une demi-journée de chasse le week-end car "tous les chasseurs ne sont pas des retraités".
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