Condamné à un an ferme, Pasqua ne désarme pas
Il clame son innocence et réclame une levée du secret défense qui "fera trembler des personnages de la République"Il clame son innocence et réclame une levée du secret défense qui "fera trembler des personnages de la République"
Condamné mardi à 3 ans de prison dont 1 ferme et 100.000 euros d'amende dans le procès de l'Angolagate, le sénateur et ancien ministre de l'Intérieur a annoncé le soir même sur France 2 qu'il ferait appel.
Il a demandé au président de la République la levée du secret défense sur les ventes d'armes à l'Angola, une requête qu'il a réitérée mercredi.
"Si on déclassifie les documents, on aura les preuves de ce que je déclare, et on trouvera d'autres choses, à savoir qu'un certain nombre de gens du gouvernement français étaient au courant", a expliqué l'ancien ministre de l'Intérieur sur Canal+. "On trouvera également que Gaydamak (homme d'affaires condamné à 6 ans de prison dans ce dossier, ndlr), dont on dit beaucoup de mal, était un agent de la DST. Ca a été déclaré par le directeur de la DST au tribunal; on en a tenu aucun compte." Questionné sur le fait de savoir si la levée du secret défense pourrait faire "trembler la République", Charles Pasqua a répondu: "Non, ça ne fera pas trembler la République, ça fera trembler un certain nombre de personnages de la République."
Mercredi matin, Charles Pasqua avait mis en cause de façon indirecte l'ancien président Chirac sur RTL: "Mes ennuis judiciaires ont commencé en 2000, à la minute où j'ai dit que je serai éventuellement candidat aux présidentielles. Depuis, un certain nombre d'informations judiciaires ont été ouvertes contre moi, toujours par le même magistrat", a expliqué Charles Pasqua. "Je ne dis pas que je suis victime d'une vengeance de la part de Jacques Chirac, je suis pas très malin alors je regarde et les coïncidences me frappent."
Le sénateur et ancien ministre était poursuivi pour "trafic d'influence" par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre du procès de l'"Angolagate". Les deux organisateurs du trafic Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak ont aussi été condamnés à des peines de prison ferme, ainsi que l'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani.
42 personnalités étaient jugées dans le cadre de cette affaire de ventes d'armes illégales à l'Angola. Elles étaient accusées d'avoir participé à l'organisation d'un trafic de 790 millions de dollars ou d'avoir bénéficié de pots-de-vin distribués par Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak.
Charles Pasqua demande la levée du secret-défense
Le sénateur a demandé mardi soir sur France 2 que le président de République lève le secret-défense sur ces ventes d'armes à l'Angola. Mercredi midi, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a réagi en indiquant que le ministre de la Défense Hervé Morin "pourrait examiner" une demande de levée du secret défense."Le président de la République (de l'époque, ndlr) était au courant de l'affaire des ventes d'armes à l'Angola", a déclaré Charles Pasqua mardi soir. "Le Premier ministre était au courant, la plupart des ministres aussi (...) je crois que le moment est venu de mettre les choses au clair", a-t-il ajouté. "Je demande au président de la République de lever le secret-défense sur toutes les ventes d'armes, sur toutes ces opérations qui ont été réalisées à l'étranger afin que l'on sache s'il y a eu des retours de commissions en France et qui en a bénéficié", a-t-il ajouté. "J'ai le sentiment d'un procès qui a été conduit d'une manière inéquitable et d'un verdict incompréhensible", a-t-il par ailleurs déclaré.
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