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Autonomie pour la Corse : Gilles Simeoni réclame des gages et assure que ça ne l'oblige "absolument pas" à soutenir le candidat Macron

Le président du Conseil exécutif de Corse souhaite "tordre le cou à la surenchère dans le cas de l'élection présidentielle, consistant à dire on rapproche sous la pression de la violence".

Article rédigé par franceinfo
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Le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simoni, le 16 mars 2022. (FLORENT SELVINI / MAXPPP)

"L'idée qui prévaut ici en Corse, et je la partage, c'est qu'il y a une inquiétude forte sur la capacité et la volonté de l'État de n'être pas seulement dans une attitude dilatoire", a réagi jeudi 17 mars sur France Inter Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, après la perspective d'autonomie ouverte par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, en visite sur place depuis mercredi. Il a réclamé des gages que "ce qui a été dit par le ministre de l'Intérieur engage l'État", avec "un document écrit co-signé avec le ministre" et une confirmation de la part d'Emmanuel Macron. Il a ainsi demandé au chef de l'État de "confirmer" que le statut d'autonomie de la Corse sera "appliqué" s'il est réélu président.

"Ce qui est acté aujourd'hui, c'est que le processus à vocation historique qui va s'ouvrir, débouche sur un statut d'autonomie, dont le contenu reste à débattre dans les semaines à venir", a précisé Gilles Simeoni.

"L'accord sur la forme et le contenu de ce statut doit être défini avant la fin de l'année 2022."

Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse

à France Inter

"Il faut trouver aujourd'hui un moyen politique, symbolique et juridique, d'organiser cette reconnaissance, y compris en inventant des chemins constitutionnels qui permettent à la République de considérer que ces principes fondamentaux sont respectés", a-t-il indiqué. Gilles Simeoni a toutefois rappelé qu'un statut d'autonomie n'impliquait "pas nécessairement la co-officialité de la langue corse, le statut de résident ou la reconnaissance du peuple corse".

Gilles Simeoni a assuré que ça ne l'obligeait "absolument pas" à soutenir le candidat Macron. "La discussion politique d'hier est déconnectée d'un soutien à quelque candidat que ce soit à la présidentielle", a-t-il ajouté.

"Il n'y a en amont de ce qu'il s'est passé ces jours derniers aucun accord secret ou public."

Gilles Simeoni

à franceinfo

Le président du Conseil exécutif de Corse entend "faire taire des rumeurs". Selon lui, "c'est justement parce que le gouvernement, jusqu'à aujourd'hui, s'est refusé à prendre en compte les exigences du suffrage universel et les attentes des Corses à travers leur vote majoritaire que nous en sommes arrivés à la crise majeure d'aujourd'hui".

Concernant le "dossier douloureux" du rapprochement en Corse des deux détenus du commando Érignac, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, à la prison de Borgo, que le gouvernement s'est engagé à faire "d'ici l'été", Gilles Simeoni a rappelé qu'ils attendaient "depuis plus de quatre ans que ce droit acquis, prévu par la législation française, soit mis en œuvre". "Il est impératif que ces deux condamnés soient à Borgo, pas seulement à l'été, mais dans les jours à venir", a-t-il également ajouté. Il a également souhaité "tordre le cou à la surenchère dans le cas de l'élection présidentielle, consistant à dire on rapproche sous la pression de la violence". "Non, selon lui, si on rapproche dans les jours à venir, on rapprochera par application du droit". C'est, pour Gilles Simeoni, cette logique "qui fera retomber la tension", après les heurts et violentes manifestations qui ont éclaté sur l'île depuis l'agression, en prison, d'Yvan Colonna.

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