Dans un entretien à Libération mercredi, Bernard Kouchner estime impossible de "ne rien faire" en Libye
Selon l'ex-ministre des Affaires étrangères qui approuve la démarche franco-britannique pour une "résolution plus ferme en faveur d'une zone d'exclusion aérienne afin d'empêcher les massacres", "on ne peut pas s'être avancé autant et maintenant ne rien faire".
Pour lui, la France et l'Europe ont "tardé à réagir" aux révolutions en Tunisie et Egypte.
"Nous avons tardé à réagir, l'Europe a même été d'une lenteur coupable, même si Mme Ashton (représentante de l'UE pour la politique extérieure) est allée à Tunis avant même les responsables français", déclare Bernard Kouchner qui s'exprime pour la première fois sur le sujet. Et d'ajouter: "Nous avons été aussi trop lents à prendre la mesure de la situation de ces pays. On savait quand même depuis longtemps qu'il s'agissait de dictatures !"
"Nous n'avons pas assez reçu les oppositions, tout cela est très clair", poursuit Bernard Kouchner, qui affirme avoir "convoqué l'ambassadeur" de Tunisie, "écrit des lettres sur la situation des droits de l'Homme" et avoir "été d'ailleurs interdit de séjour en Tunisie pendant deux ans".
Sur la Libye, "on ne peut pas s'être avancé autant et maintenant ne rien faire", estime-t-il, approuvant la démarche franco-britannique pour une "résolution plus ferme en faveur d'une zone d'exclusion aérienne afin d'empêcher les massacres". Cela passe par "une résolution des Nations unies, sinon on recommence la même erreur qu'avec la guerre d'Irak", précise-t-il. L'instauration d'une zone d'exclusion "nécessite en tout cas de gros moyens navals comme aériens et implique aussi des bombardements ciblés sur les défenses antiaériennes", insiste-t-il encore.
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