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Dany Leprince,incarcéré depuis 16 ans, est sorti de prison après la suspension de sa peine par la commission de révision

Pantalon et polo beiges, tenant la main de son épouse Béatrice rayonnante, Dany Leprince ne s'est pas exprimé jeudi devant les nombreux journalistes présents devant la centrale de Poissy.L'homme de 53, surnommé "le boucher de Sarthe", avait été condamné en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité pour la tuerie de Thorigné-sur-Dué.
Article rédigé par France2.fr
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Dany Leprince, 53 ans, condamné en 1997 à la réclusion à perpétuité quitte la centrale de Poissy, le 8 juillet 2010. (AFP PHOTO/ BORIS HORVAT)

Pantalon et polo beiges, tenant la main de son épouse Béatrice rayonnante, Dany Leprince ne s'est pas exprimé jeudi devant les nombreux journalistes présents devant la centrale de Poissy.

L'homme de 53, surnommé "le boucher de Sarthe", avait été condamné en 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité pour la tuerie de Thorigné-sur-Dué.

Son frère, sa belle-soeur et deux de ses nièces avaient trouvé la mort lors du drame. Seule une autre nièce, la petite Solène, 2 ans, avait survécu.

La commission de révisions des condamnations pénale a donné le 1er juillet un avis favorable à sa requête en révision. Elle a également ordonné la suspension de l'exécution de peine.

Dany Leprince sera toutefois soumis à un contrôle judiciaire très strict qui lui interdit notamment d'évoquer publiquement son affaire. Il n'a par ailleurs pas le droit de se rendre dans les départements de la Sarthe, de la Mayenne et du Maine-et-Loire.

Même libéré, il reste officiellement coupable de cette tuerie au hachoir survenue le 4 septembre 1994. Un carnage dont l'avait accusé sa femme et sa fille, et dont il avait partiellement avoué la culpabilité en garde à vue, avant de se rétracter et de clamer son innocence depuis.

Tout dépend maintenant de la cour de révision qui peut, soit l'innocenter, soit rejeter sa requête, soit décider de la tenue d'un nouveau procès.

La commission a retenu des éléments qui font vaciller l'enquête. Elle a également noté le rôle de la contre-enquête menée par l'ancien président de son comité de soutien, Roland Agret, et le journaliste Nicolas Poincaré.

Déclarations confuses de son ex-femme
L'ex-épouse de Dany Leprince, Martine Leprince, et la principale accusatrice avait toujours affirmé avoir vu son mari frapper le frère de ce dernier le soir du meurtre peu après 21h30. Mais son récit a connu de nombreux changements. Lorsque la commission lui demande de déposer à nouveau, elle n'est plus sûre d'avoir vue la scène, invoquant des trous de mémoire : "possibilité d'une simulation", estime l'expertise psychiatrique.

Face aux experts, elle fait des déclarations encore plus troublantes, rapporte le quotidien Le Parisien : "Je me demande si j'ai pas fait quelque chose; j'ai peut-être tué quelqu'un; je l'ai dit à mon avocate".

Avec ces nouvelles dépositions, les magistrats ont conclu ainsi : "les importantes pertes de mémoire dont Martine Compain [son nom de jeune fille, ndlr] fait état et ses nouvelles déclarations concernant les faits dont elle disait avoir été le témoin et auxquels elle n'exclut pas aujourd'hui avoir pris part constituent un élément nouveau au regard des charges qui ont été retenues contre Dany Leprince".

Des relations embarrassantes entre les enquêteurs et la belle-famille

La contre-enquête du comité de soutien de Dany Leprince a mis au jour des liens entre les différents acteurs du dossier. Le gendarme qui dirigeait l'enquête, le major Monnier, entretenait des relations privilégiées avec la famille Compain. Selon une belle-soeur de Martine Compain, qui aurait entendu une conversation, l'enquêteur aurait avoué "avoir emporté chez lui des pièces à conviction et les avoir entreposées dans son congélateur". La commission a qualifié ces rapports d'"incompatibles ave la procédure en cours".

De plus, les nouvelles investigations ont révélé des conflits d'intérêts. La juge d'instruction qui a mené l'enquête travaillait avec un élève magistrat dont Martine Compain avait été la nourrice. Le major Monnier était informé de ce lien mais "à aucun moment le dossier d'instruction ne fait état de cette relation", note l'arrêt.

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