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De nombreuses crèches étaient fermées jeudi pour protester contre un décret réorganisant l'accueil des enfants

Des milliers de salariés des crèches ont manifesté dans toute la France contre ce texte qui sera bientôt publié et qui prévoit un assouplissement des règles d'accueil.La plupart des crèches de Marseille, Bordeaux ou Strasbourg sont restées fermées, ainsi que plus de la moitié des crèches municipales de la capitale.
Article rédigé par France2.fr
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Crèche. (France 2)

Des milliers de salariés des crèches ont manifesté dans toute la France contre ce texte qui sera bientôt publié et qui prévoit un assouplissement des règles d'accueil.

La plupart des crèches de Marseille, Bordeaux ou Strasbourg sont restées fermées, ainsi que plus de la moitié des crèches municipales de la capitale.

A Grenoble, 69% du personnel petite enfance était gréviste, 80% à Strasbourg, près de 50% à Rennes. A Paris, au son des maracas et des tambourins, 10.000 personnes selon les organisateurs, 4.700 selon la police, soit autant que le 11 mars, jour de la dernière mobilisation, ont réclamé "de l'accueil, pas de la garderie".

Le collectif de professionnels, de syndicats et d'associations "Pas de bébé à la consigne !", en guerre depuis plus d'un an contre le décret, exige toujours le retrait de ce texte qui permet d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil des crèches et de réduire le nombre de personnels diplômés (auxiliaire de puériculture, éducateur de jeunes enfants...) au profit de personnels moins qualifiés.

Ce décret, actuellement au Conseil d'Etat, doit être publié "prochainement" selon le secrétariat d'Etat à la Famille, qui a écrit la semaine dernière à quelque 10.000 établissements pour "expliquer" le texte et "rassurer" les professionnels. Mais pour le collectif, ces mesures vont nuire à la qualité de l'accueil des tout petits.

"Les professionnels savent que demain, ce décret, c'est la dégradation de leurs conditions de travail parce qu'ils ne pourront plus bien accueillir les enfants et leurs familles", a déclaré à l'AFP, au nom du collectif, Christophe Harnois (Unsa), éducateur de jeunes enfants. "S'arc-bouter sur ce décret, c'est franchement faire preuve d'irresponsabilité", a-t-il poursuivi.

Les enfants, en plus "je ne sais pas où on va les mettre", s'inquiète Marie-Hélène Bleys, directrice d'une crèche municipale de 88 berceaux dans le XIème arrondissement de Paris, qui sera partiellement fermée jeudi. "On va les mettre tête-bêche dans les lits pendant la sieste...", ironise-t-elle.

Quant aux CAP Petite enfance, appelés à être plus nombreux dans les crèches, "ils n'ont pas appris les techniques de soins du bébé, de psychologie ou les notions de travail en équipe" comme les auxiliaires de puériculture, explique la responsable.

"Ce sont des craintes qui sont infondées, qui ne reposent sur rien", a déclaré la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano. "On ne modifie pas le taux d'encadrement : un adulte pour cinq bébés et un adulte pour huit enfants qui marchent", a-t-elle aussi insisté. Quant au taux d'accueil en surnombre (les crèches peuvent ponctuellement accueillir plus d'enfants que leur capacité autorisée), il s'agit de "répondre avec pragmatisme aux demandes des parents", a aussi dit Mme Morano, rappelant que le taux moyen d'occupation des crèches est de 67%, ce qui laisse "des marges de manoeuvre".

Quant aux CAP Petite enfance, Mme Morano a souligné que ces personnes devront avoir "trois ans d'expérience" et que leur recrutement est "aussi un moyen de pallier les difficultés de recrutement de personnel diplômé".

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