80 ans du Débarquement sans Poutine : "Emmanuel Macron a énormément durci ses positions face à la Russie", selon une spécialiste

Les organisateurs de la commémoration du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie ont indiqué mardi que Vladimir Poutine ne sera pas invité, mais la Russie sera représentée.
Article rédigé par franceinfo
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Vladimir Poutine, persona non grata en France pour les commémorations des 80 ans du débarquement de Normandie pendant la Seconde guerre mondiale. (ILYA PITALEV / SPUTNIK via AFP)

"On est dans une situation très tendue entre la France et la Russie, sans même parler de la situation sur le front ukrainien", estime mercredi 16 avril sur franceinfo Emilia Koustova, membre de l’association Mémorial France, professeure à l'université de Strasbourg. "Emmanuel Macron a considérablement durci ses positions face à la Russie", explique cette spécialiste d’histoire et de civilisation russes.

À moins de deux mois du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, qui se déroule 8 juin prochain, la Mission Libération a annoncé mardi que Vladimir Poutine est exclu des célébrations. La mission gouvernementale, qui organise les cérémonies d'hommage, justifie ce choix par la "guerre d'agression" que le chef d'État russe mène en Ukraine.

Une décision française qui crée la "surprise"

"Il faut peut-être rappeler qu'en juin 2014, quelques mois après l'invasion de la Crimée par la Russie, Vladimir Poutine avait été invité aux 70 ans du débarquement de Normandie [...] Donc cette fois je pense que c'est pour cela aussi que cette annonce d'hier a créé la surprise, assure Emilia Koustova. C'est à cette évolution, qu'on mesure que [Vladimir Poutine] est devenu vraiment un paria."

"Je pense aussi que ça montre à quel point, en 2014, on ne se rendait pas encore compte de la gravité de la situation et du fait que c'était une véritable guerre qui était ouverte à l'est de l'Europe entre la Russie et l'Ukraine", analyse la professeure d'université. Selon elle, il faut désormais envisager une nouvelle façon de faire participer la Russie à ces commémorations liées à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

"Je pense que cette commémoration pourrait effectivement donner lieu à une autre façon de représenter la Russie, mais aussi toutes les autres nations, tous les autres peuples qui ont contribué au sein de l'Union soviétique à la victoire des Alliés. Et donc, on pourrait imaginer une représentation qui donnerait de l'espace et de la place à la société civile et aussi aux hommes et aux femmes qui avaient porté cette victoire en 1945 et dont l'histoire et la mémoire se retrouvent aujourd'hui instrumentalisées et manipulées, falsifiées par les autorités russes", plaide Emilia Koustova.

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