Des centaines d'avocats de France ont manifesté mercredi à Paris pour réclamer une augmentation des moyens
"Pas de liberté sans moyens", "Liberté en danger, avocats mobilisés", "La maison ne fait plus crédit", pouvait-on lire sur les banderoles et placards brandis par les manifestants.
Le cortège, parti du Palais de Justice de Paris, a rejoint la place de l'Opéra à proximité immédiate de la Chancellerie.
Cette journée d'action, organisée par le Conseil national des barreaux (CNB), la Conférence des bâtonniers et le barreau de Paris, porte la revendication "d'un financement qui soit à la hauteur des missions qu'il est demandé aux avocats d'assurer", a expliqué à l'AFP Thierry Wickers, président du CNB.
Le Parlement a adopté le 12 avril une réforme prévoyant une présence très accrue des avocats durant les gardes à vue.
Les avocats français "les mieux lotis d'Europe"
Le ministre de la Justice, Michel Mercier, a affirmé mercredi que les avocats français, qui ont défilé à Paris pour demander une revalorisation de la rémunération prévue pour leur participation à la garde à vue, étaient les mieux payés en Europe.
"Pour une garde à vue de 24 heures, (il y a) 300 euros de rémunération, c'est la plus forte qui existe en Europe, devant l'Allemagne où elle est de 299 euros", a déclaré Michel Mercier en marge d'un déplacement au commissariat du XIXe arrondissement de Paris avec le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
De plus, a-t-il insisté, "quand on parle d'une garde à vue de 24 heures, il n'y a pas la présence de 24 heures de l'avocat, mais de 3 heures en moyenne, a-t-on convenu avec la conférence des barreaux".
Garde à vue : 300 euros proposés, 366 demandés
La Chancellerie propose un forfait de 300 euros hors taxe pour une garde à vue de 24 heures (150 euros pour une prolongation), alors que le CNB demande 366 euros. Jusqu'à présent, le paiement était de 61 euros HT pour une demi-heure d'assistance.
Aux côtés des avocats parisiens, qui représentent la moitié des 50.000 professionnels de France, de nombreux barreaux de France ont envoyé des délégations: Lyon, Rennes, Grenoble, mais aussi Valenciennes, Châteauroux, Saint-Quentin, Béthune ou Alençon. C'est dans ces petites villes que les nouvelles règles de la garde à vue sont les plus complexes à appliquer.
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