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Manuel Valls condamne des actes "intolérables" après des heurts aux abords d'une synagogue

Des échauffourées ont éclaté dimanche à Paris après-midi à l'issue d'un rassemblement pro-palestinien. 

Article rédigé par franceinfo
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Un manifestant pendant le rassemblement pro-palestinien à Paris dimanche 13 juillet.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"Un arrière-gout amer ce matin (...) C’était un rassemblement pour la paix. Ils ont voulu le transformer en une émeute." Dans un message publié lundi 14 juillet sur Facebook, la synagogue de la rue de la Roquette, dans le 11e arrondissement de Paris, revient sur les incidents de la veille : en marge d'un rassemblement de soutien au peuple palestinien, des heurts ont éclaté aux abords de ce lieu de culte.

Une tension suscitée par le conflit en cours au Proche-Orient, alors que l'armée israélienne organise des raids aériens sur la bande de Gaza, en réponse à des tirs de roquettes perpétrés par le Hamas. Les hostilités ont fait, selon un dernier bilan, 172 morts et au moins 1 130 blessés, en majorité des civils Palestiniens. Francetv info revient sur ces débordements. 

 Des heurts à l'issue d'une manifestation pacifique

Les échauffourées ont éclaté à l'issue d'un rassemblement qui, fort de 7 000 à 30 000 personnes (selon les estimations de la police et des organisateurs), s'était tenu jusque-là dans le calme. Quand la tête de la manifestation est arrivée place de la Bastille, des heurts limités avec les forces de l'ordre ont éclaté dans certaines rues. Des projectiles ont commencé à voler en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes. Selon la préfecture de police, qui parle de six personnes interpellées, ces débordements étaient dus à de petits groupes de jeunes gens qui tentaient de quitter la place de la Bastille et ont été "facilement contenus".

Une synagogue attaquée 

C'est aux abords de la synagogue de la rue de la Roquette que la situation s'est véritablement tendue. Des vidéos et des photos postées sur les réseaux sociaux ont montré des affrontements entre CRS et certains manifestants. Un journaliste de Slate.fr rapporte avoir été témoin de débordements antisémites : "J’ai vu les CRS pas loin d’être débordés, les militants tentant de les prendre à revers par le boulevard Voltaire, érigeant une barricade rue Popincourt, j’ai entendu les 'Mort aux juifs' et autres vociférations (je me suis moi-même fait sympathiquement appeler 'Rabbi Jacob' parce que je filmais). Et sans, arrêt les 'Allahou Akbar' repris en chœur", témoigne-t-il.

A l'intérieur, le nouveau grand rabbin de Paris donnait une conférence dans la synagogue, rapporte Europe 1. Pendant que les fidèles se retrouvent prisonniers du bâtiment, des heurts éclatent entre les manifestants et une centaine de militants de la Ligue de défense juive. Des chaises prises sur les terrasses des cafés de la rue ont notamment été jetées, explique l'AFP. "Deux membres de la communauté juive ont été légèrement blessés ainsi que six policiers. Huit manifestants pro-palestiniens ont, quant à eux, été interpellés et placés en garde à vue", poursuit le site.

Des condamnations unanimes

"Je comprends l'émotion de ceux qui manifestent, par rapport à ce qu'il se passe au Proche-Orient, mais les débordements, les violences, la volonté de s'attaquer à des synagogues sont intolérables, a réagi Manuel Valls, interrogé ce matin au micro de BFM TV. Je lance un avertissement : le droit de manifester est un droit constitutionnel, mais exporter le conflit du Proche-Orient ici, s'en prendre à la communauté juive ou à toute communauté est intolérable." 

SOS Racisme a fait valoir, pour sa part, que "le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des Juifs. Aider cette zone en conflit, c'est exporter la paix et non importer la haine", a insisté l'association antiraciste dans un communiqué transmis dimanche soir.  Quant au président du Consistoire central cité par Le Parisien, Joël Mergui, il s'est dit "profondément choqué et révolté, l'agressivité envers la communauté juive prend une tournure absolument inadmissible".

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